Sous pression, le yuan toujours à la baisse

Les doutes persistent concernant l’état de l’économie chinoise, ce qui contribue à maintenir une forte pression à la baisse sur le yuan.

le yuan toujours à la baisseL’économie chinoise n’est pas au mieux ( voir aussi Récession en Chine ?). Mesuré par rapport au dollar, l’écart entre le yuan officiel et le yuan librement échangeable est reparti à la hausse. Le gouvernement chinois a déclaré la guerre aux spéculateurs, et la banque centrale chinoise agit sur tous les fronts pour freiner les sorties de capitaux.

Depuis le début de l’année, la banque centrale chinoise procède à des injections massives de yuans ( 1085 milliards, soit 155 milliards d’euros selon Natixis) auprès de ses grands établissements financiers. Ces injections massives de yuans sont près de 2,5 fois plus importantes que la banque centrale chinoise avait consacré l’année dernière à la même époque. Ces opérations de marché de court terme sont destinées à assurer que l’argent ne manque pas pendant l’une des périodes de l’année en Chine la plus propice à la consommation.

La banque centrale chinoise a décidé d’accélérer le tempo pour enrayer les sorties massives de capitaux. Des sorties de capitaux qui avaient été provoquées par les autorités chinoises, notamment en août dernier en changeant le mécanisme de fixation du yuan officiel pour mieux prendre en compte les fluctuations de marché, mais aussi au début de l’année, en baissant quatre séances de suite le cours pivot du yuan ( voir Le yuan à son plus bas niveau).

source: lesechos.fr

Chute des marchés financiers chinois

Forte baisse des marchés financiers chinois ce vendredi. La bourse chinoise a en effet perdu plus de 5% à cause des différentes enquêtes des régulateurs sur les grandes maisons de courtage.

Chute des marchés financiers chinoisUn vent de panique souffle sur les marchés financiers chinois ce vendredi. Le Shanghai Stock Exchange Composite Index a en effet perdu 5,48 % ce vendredi, à 3.436,30 points. A la Bourse de Shenzen, l’indice a dévissé de 6,09%, à 2.184,11 points. A la Bourse de Hong-Kong, l’indice composite Hang Seng a perdu 1,87%.

Cette chute des marchés financiers chinois s’explique notamment par les enquêtes de régulateurs visant plusieurs grands courtiers chinois. Ces enquêtes ont entrainé des ventes massives d’actions.

Guosen Securities vient en effet d’annoncer qu’il faisait l’objet d’une enquête de la part des régulateurs pour « infractions réglementaires ». Le titre a chuté de 10 % à la Bourse de Shenzhen ce vendredi. Après la clôture, Haitong Securities a aussi fait savoir qu’il était sous le coup d’une enquête.

La veille, c’était Citic, premier courtier en Chine, qui expliquait que la Commission de régulation des marchés financiers avait ouvert une enquête à son encontre, en raison de « violations présumées des règlements sur la supervision et la gestion des activités de courtage ». Citic aurait gonflé par erreur son activité de produits dérivés à hauteur de 150 milliards d’euros.

L’autre facteur pouvant expliquer la chute de 5% de la bourse chinoise est la baisse de 4,6 % des bénéfices des entreprises industrielles chinoises au mois d’octobre, contre 0,1 % le mois précédent.

Le cours de l’ or continue sa chute

Le cours de l’or continue sa dégringolade pour atteindre son plus bas niveau depuis février 2010.

Le cours de l' or continue sa chuteJeudi dernier, le cours de l’or est en effet passé sous la barre des 1075 dollars l’once, soit environ 1000 euros l’once, son plus bas niveau depuis février 2010 ( voir aussi Le cours de l’ or en pleine chute depuis 3 ans). Le cours de l’or pourrait même continue sa chute avec la hausse prochaine des taux d’intérêt de la Fed.

Les investisseurs revendent massivement les fonds adossés à l’or, un phénomène qui impacte fortement le marché des matières premières, déjà très chahuté. Et l’annonce attendue de la Fed du relèvement de ses taux d’intérêt ne devrait pas arranger les choses. En revoyant à la hausse ses taux d’intérêt, la Réserve fédérale mettra fin à une politique qui était en place depuis une dizaine d’années et qui était très favorable au cours de l’or. Le cours de l’or étant fortement lié à l’évolution des taux d’intérêt, l’annonce probable de la hausse des taux, attendue aux alentours du mois de décembre, rendra l’or évidemment beaucoup moins attractif pour les investisseurs, qui ont donc déjà commencé à anticiper en revendant en masse les fonds adossés au métal précieux. Depuis janvier 2015, ce ne sont pas moins de 9 milliards qui ont été retirés. Pour la 3ème année consécutive, le cours de l’or va donc continuer à chuter.

Les banques centrales, elles, continuent à acheter de l’or. Le demande s’est envolée entre juillet et septembre pour atteindre son plus haut niveau en 2 ans selon le Conseil mondial de l’or. La demande de lingots et de pièces d’or s’est envolée de plus de 200 % aux Etats-Unis. Les inquiétudes liées à la crise grecque ont également permis de porter les demandes d’achat d’or en Europe. En juillet, la Chine a quant à elle profité du très faible cours de l’or pour investir. Au 3ème trimestre 2015, les banques centrales ont accumulé 175 tonnes d’or, soit le 2ème plus important volume jamais enregistré.

Les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?

Y-a-t-il une crise de confiance sur les marchés financiers face à la stratégie de la Fed, au ralentissement chinois et même face aux entreprise ( avec l’exemple de Volkswagen) ?

Les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?Alors que le CAC 40 a ouvert en baisse en début de semaine après avoir gagné 1,2% la semaine derniere, les marchés vont-ils continuer à baisser ?

La zone de turbulence pourrait bien perdurer jusqu’à la fin de l’automne. Cette période de turbulence tient à la digestion des chocs estivaux et la mesure de leur impact sur la dynamique bénéficiaire des entreprises et donc sur les progressions boursières. Elle tient également au dégonflement de certaines bulles boursières liées à une action très volontaristes des banques centrales.

Dans ce contexte, quelle stratégie adopter sur les marchés financiers ?

Les obligations sont le seul actif protecteur depuis cet été: variations sur les dettes obligataires et sur la dette américaines qui sont vraiment ténues ( les taux américains ont très peu baissé cet été), le marché du crédit dans la tourmente, et le marché actions très volatile même si le marché américaine semble plus protecteur.

On annonce pourtant des chiffres optimistes: croissance américaine au 2ème trimestre révisée à la hausse à 3,9%, croissance de 0,7% en France au 2ème trimestre alors que l’on annonce 20 000 chômeurs supplémentaires de catégorie A…

D’après Olivier Delamarche, les chiffres de l’économie mondiale sont truqués ( voir Comment les chiffres de l’ économie mondiale sont manipulés). Volkswagen en est un exemple, mais les Etats font pareil: en Chine, aux Etats-Unis, en Europe, tous les chiffres officiels sont truqués et faussés. Selon lui, la croissance chinoise se situe autour de 2 à 3% et non pas au niveau annoncé ( voir Vers une récession en Chine ?).

La baisse du pétrole et la baisse de l’euro devaient apporter une croissance significative, or on ne constate toujours pas de reprise de la croissance ni de l’emploi… Aux Etats-Unis, les analystes prévoient 0% de croissance bénéficiaire sur 2015… « Comment peut avoir une croissance de 3,9% comme annoncé quand on prévoit une hausse nulle des bénéfices des entreprises ? », s’interroge Olivier Delamarche.

« Plein de choses aujourd’hui montrent que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être: sur les marchandises, sur le commerce, sur plein de chose, explique Olivier Delamarche… […] Les gens commencent à s’apercevoir que les chiffres que l’on nous donne à longueur de journée ne sont pas la réalité […] Un seul vrai truc aujourd’hui: vous achetez car vous avez une banque centrale derrière vous. Or, pourquoi les gens commencent-ils à avoir peur ? Car ils s’en sont aperçus, car madame Yellen a l’air de perdre les pédales ( voir Conséquences du maintien des taux bas de la Fed), et si elle perd les pédales, ce n’est pas bon du tout ».

Voir les vidéos les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?

Vers une récession en Chine ?

Selon Olivier Delamarche, la Chine se dirige tout droit vers une récession violente, voire une dépression similaire à celles des années 30 aux Etats-Unis.

Vers une récession en Chine ?Olivier Delamarche était l’invité de BFM Business pour analyser la situation économique en Chine. Et d’après lui, la Chine va devoir faire face à une grave récession.

« La banque centrale chinoise a perdu un peu le nord, explique Olivier Delamarche. Un coup elle monte, un coup elle baisse ses taux, un coup elle monte le montant des réserves obligatoires, un coup elle les baisse. On sent bien qu’elle n’est pas à l’aise… Elle n’est pas à l’aise pourquoi ? Parce qu’elle est coincée: elle fait face à un ralentissement de croissance et à une bulle de crédit. Il faudrait faire exactement l’inverse pour l’une et pour l’autre. Aujourd’hui elle fait face depuis le début de l’année a des sorties considérables de capitaux. La banque centrale chinoise n’est pas bien car elle ne sait pas quoi faire. Sa réponse en début d’année a été de mettre 1 trillion pour relancer l’investissement et les infrastructures. Pourtant, la Chine est en surcapacité et en surinvestissement. Que font les Chinois pour maintenir la croissance ? Ils réinvestissent: c’est toujours les mêmes recettes qui ne fonctionnent pas. Malheureusement, la Chine va faire face à une récession extrêmement violente, voire à une dépression, du type des années 30 aux Etats-Unis. S’il est vrai que quand la Chine aura réglé ses problèmes, dans 5 ou 10 ans, elle tirera à nouveau la croissance mondiale car elle aura changé de modèle. Mais un changement de modèle ne se fait jamais de façon linéaire, ça se fait avec des ruptures, qui peuvent extrêmement violentes. Or, on a abusé de tout en chine: croissance, investissement, crédit, etc…, et ce pendant des années. Or il va falloir payer tout cela, et cela risque d âtre assez difficile. »

 

Impact de la hausse des taux de la Fed

Que faire sur les marchés financiers avec la légère progression du CAC 40 ( +0,3% aujourd’hui) et la probable hausse des taux de la Fed ?

Impact de la hausse des taux de la FedFace aux incertitudes liées au ralentissement de l’économie chinoise ( voir Dévaluation du yuan: quels risques pour les marchés financiers ?) et la future hausse des taux de la Fed ( voir La Fed va-t-elle reporter la hausse des taux ?), mieux vaut rester prudent actuellement sur les marchés financiers.

La Fed se réunit les 16 et 17 septembre prochains: vers une hausse des taux d’intérêt ? Dans quelle mesure ?

Les déclarations des dirigeants de la Fed sont contradictoires: Rosengren veut attendre pour remonter les taux alors que Fisher dit qu’il faut monter les taux en avance malgré la faible progression des salaires et la faible inflation aux Etats-Unis. Quant à Janet Yellen, elle parle peu, ce qui laisse donc entendre que la hausse des taux prévue par la Fed ne devrait arriver qu’en décembre avec les mauvais chiffres actuels aux Etats-Unis.

Quel sera l’impact de la hausse des taux de la Fed face au ralentissement de l’économie chinoise ?

Les chiffres macroéconomiques sont mauvais partout dans le monde: , Etats-Unis, Chine, Brésil, etc… En Chine, la production industrielle et l’investissement ont augmenté moins qu’attendu au mois d’août

La chute du cours du pétrole a d’importantes conséquences sur l’économie américaine, avec de nouvelles importantes annonces de licenciements. Le pétrole de Schiste a en effet été l’un des moteurs de la légère croissance américaine avec de nombreuses créations de postes ds ce secteur. Aujourd’hui, le secteur va devoir faire face à des suppressions de postes.

Selon Olivier Delamarche, la Fed aurait dû remonter les taux beaucoup plus tôt. Mais Janet Yellen n’avait pas prévu le ralentissement de l’économie américaine et elle ne sait plus quoi faire aujourd’hui. Depuis 4 ou 5 ans, les Bourses ne suivent que les Banques Centrales. Or la Bourse est le reflet de l’économie et non pas le reflet des actes d’une banque centrale. Aujourd’hui, on est arrivé à un point très dangereux d’après Olivier Delamarche: il n’y a pas plus qu’un seul moteur aux Bourses mondiales, c’est l’action des banques centrales !

Voir la vidéo sur l’impact de la hausse des taux de la Fed

 

Début de panique sur les marchés financiers ?

Alors que la Bourse de Paris a ouvert dans le rouge dans le sillage des marchés chinois, assiste-t-on à un début de panique sur les marchés financiers ?

Début de panique sur les marchés financiers ?

Les effets de la dévaluation du yuan se font fortement ressentir sur les marchés financiers  ( voir Dévaluation du yuan: quels risques pour les marchés financiers ?). Les bourses européennes subissent leur plus fort repli mensuel depuis 4 ans, la Bourse de Tokyo s’est enfoncée de 4,61% à la clôture ( 5ème journée de recul d’affilée), le CAC 40 est à 10 à 12% en dessous de son plus haut, et la Bourse de Shanghai accuse son plus fort repli depuis 2007, affolée par la morosité de l’économie chinoise.

Même si avec les faibles volumes, les mouvements sont exacerbés ( à la baisse en l’occurrence), l’inquiétude provient surtout du premier contributeur à la croissance mondiale depuis une quinzaine d’années, la Chine. Ce n’est pourtant pas nouveau, car la Chine ralentit depuis près de 2 ans ( les prix des matières premières dégringolent depuis fin 2011). Il s’agit surtout d’une prise de conscience des investisseurs. Depuis plusieurs années, le marché ne monte pas sur des fondamentaux mais parce que les gérants se disent qu’ils sont assurées par les banques centrales. On a continué à s’endetter, à fabriquer des billets, à faire du déficit…. cela finit par se payer.

Les économies américaines, japonaises et chinoises s’essoufflent depuis un moment. Sommes nous face à une bulle de revalorisation historique ?

Oui selon Pierre Sabatier, car cela fait 5 à 6 ans que la plupart des banques centrales impriment des billets et les déversent. On a généré une bulle. Une bulle qu’est ce qu’est ? Une bulle, c’est la disparition de la valorisation du risque: les bons et les mauvais sont valorisés de la même manière. Or valoriser les mauvais, c’est faire prendre un risque aux épargnants.

Selon Olivier Delamarche, la Fed finira par sortir un QE 4 ( voir La Fed va-t-elle reporter la hausse des taux ?). Le seul acteur dans lequel on a eut confiance durant ces 5 à 6 dernières années sont les banques centrales ( Fed, BCE, Banque Centrale Chinoise, etc…). Cette confiance est en train de s’éroder. En qui les investisseurs vont-ils désormais avoir confiance ? Jusqu’ici, le seul scénario était celui de la confiance dans les banques centrales: on injecte des liquidités pour faire monter les marchés. Que se passera-t-il si ce ressort se casse ? Le risque est que la vraie valeur des choses se révèle: dans un indice large, on croit être protégé grâce à la diversification, et si certains bons resteront valorisés à leurs prix, alors d’autres verront leur valeur passer de 100 à 0, et les épargnants paieront les pots cassés.

Voir les vidéos sur le début de panique sur les marchés financiers

Dévaluation du yuan: quels risques pour les marchés financiers ?

Alors que la Bourse de Shanghai a encore perdu 6%, peut-on s’attendre à une nouvelle dévaluation du yuan ? Quels sont les risques pour les marchés financiers ?

Dévaluation du yuan: quels risques pour les marchés financiers ?

La Chine, principal danger des marchés financiers ? Selon Jacques Sapir, il faut s’attendre à une nouvelle dévaluation du yuan dans les prochaines jours. Il estime que le principal problème de l’économie chinoise réside dans l’absence de politique sociale. Les Chinois avaient en effet décidé de développer leur croissance en développant leur marché intérieur et de ne plus miser seulement sur l’exportation. Or, pour cela, il faut consolider les bas et moyens revenus: il y a des hausses de salaires en Chine, mais elles ne concernent que les gens déjà aisés et ne touchent pas les bas salaires. D’après Jacques Sapir, il faut sécuriser la progression des salaires ( et non pas leur niveau) pour les tranches les plus faibles, ce qui n’est pas fait actuellement. Il n’y a pas de réelle politique sociale appliquée par l’Etat chinois, qui devra donc se poser cette question.

Dévaluation du Yuan, quels risques pour les marchés financiers ?

Les marchés financiers européens ont beaucoup baissé la semaine dernière, contrairement aux marchés américains qui n’ont que très peu baissé. Les entreprises américaines font la majeure partie de leur chiffre d’affaires sur le sol américain alors qu’en Europe, la moitié du chiffre d’affaires des grosses entreprises est fait aux Etats-Unis et dans les pays émergents. Les marchés financiers européens sont donc beaucoup plus plus exposés à la baisse du yuan que les marchés américaines.

Dans ce contexte, faut-il limiter son exposition au marché chinois ? Voir la vidéo sur les risques de la dévaluation du yuan pour les marchés financiers.

Les réserves d’ or de la Chine

Après l’avoir tenu secret pendant près de 6 ans, la Banque Centrale de Chine vient de dévoiler le montant de ses réserves d’or.

Les réserves d' or de la ChineLa Chine joue désormais la carte de la transparence concernant ses stocks d’or. Après avoir déjà rendu public le montant de ses réserves d’or le mois dernier, la Chine vient à nouveau de les dévoiler vendredi dernier. La Banque Centrale Chinoise avait ainsi annoncé le 17 juillet dernier que ses réserves d’or accumulées depuis 2009 s’élevaient à 1658 tonnes. Elle vient d’annoncer que son stock d’or a augmenté de 1,1% depuis le mois dernier, pour atteindre 1677,4 tonnes le 14 août.

La Chine aurait donc changé son fusil d’épaule vis à vis de ses réserves d’or. La Banque Centrale Chinoise pourrait bien désormais publier chaque mois le montant de son stock d’or, comme le souhaitait le FMI. En contrepartie, le FMI envisagerait d’intégrer le Yuan dans le panier de monnaies de référence internationale, aux côtés de l’euro, du dollar, de la livre et du yen, et ce dès le mois de novembre prochain.

Comment les chiffres de l’ économie mondiale sont manipulés

Selon Olivier Delamarche, les chiffres de l’économie mondiale sont manipulés et ne veulent absolument rien dire.

Comment les chiffres de l' économie mondiale sont manipulésInterrogé par BFMTV sur les chiffres de la croissance américaine ( +,6% au 1er trimestre et +2,3% au 2ème trimestre), Olivier Delamarche, associé gérant de Platinium gestion, n’y est pas allé de main morte. Selonlui, les chiffres de l’économie mondiale, et plus particulièrement les chiffres des Etats-Unis et de la Chine, sont tout simplement manipulés et truqués ( voir L’ illusion de la croissance américaine et Les faux chiffres de la croissance chinoise).

« On annonce 1300 chômeurs supplémentaires en France quand alors qu’il y en a 10 000, et on change de méthode pour les comptabiliser. On change de méthode comptable pour comptabiliser un PIB ( américain) qui, hors ce changement de méthode, aurait été soit à 0, soit négatif pour le 2ème trimestre consécutif. On a bien vu qu’il n ‘y avait pas de reprise », explique ainsi Olivier Delamarche, qui s’étonne donc des derniers chiffres de la croissance aux Etats-Unis.

Il poursuit: « Tous les commentateurs disaient que les chiffres qui tombent mois après mois ne montrent aucune reprise au 2ème trimestre alors qu’on s’y attendait. Et là, on nous sort du chapeau une croissance de plus de 2%. On est entré dans un système où les gouvernements sont en pleine fuite en avant et il faut sortir des bons chiffres. On va tous adopter la méthode chinoise et on nous sortira bientôt du 7% de croissance en Grèce. A ce niveau là, on n’a plus aucune possibilité de jouer les fondamentaux puisque les fondamentaux sont manipulés par les Etats. Lorsque le BEA l’annonce il y a plusieurs mois, tout le monde crie au scandale, et aujourd’hui plus personne ne souligne que ce +2% ne veut rien dire. On a eu des chiffres, pendant des mois et des mois, de commandes industrielles, de déficit commercial, de ventes au détail: tout ça c’était joyeusement négatif, et là, aujourd’hui, par l’opération du Saint-Esprit, on met un + devant », ironise Olivier Delamarche.

« Le fait est qu’aujourd’hui, quand on regarde les choses plus profondément, quand on voit les chiffres des sociétés américaines qui ont publié leurs résultats: oui, ils étaient mieux que prévu,
mais qu’est ce qui était prévu ? Des chiffres très inférieurs à ce qui avait été précédemment annoncé par le consensus, donc très bien pilotés encore une fois par les entreprises… Et aujourd’hui, on s’aperçoit que les chiffres d’affaire ont baissé de 3,5% en moyenne aux Etats-Unis. »

Enfin, Olivier Delamarche conclut en expliquant comment les entreprises américaines manipulent leurs résultats: « Pour manipuler les résultats, il suffit de racheter ses propres titres, ce que font les sociétés américaines depuis plusieurs mois. Et comme on baisse le nombre de titres, cela ressort en hausse en terme de bpa [bénéfice par action], mais en terme de masse, les résultats ne sont pas là ».