Démission de la vice-ministre des Finances grecque

La vice-ministre des Finances grecque Nadia Valavani vient de présenter sa démission du gouvernement à Alexis Tsipras.

Démission de la vice-ministre des Finances grecqueAprès Yanis Varoukakis, ex-ministre des Finances grec, c’est aujourd’hui au tour de la vice-ministre des Finances de présenter sa démission. Nadia Valavani a présenté aujourd’hui sa démission du gouvernement dans une lettre adressée à Alexis Tsipras, s’opposant ainsi au plan de réformes accepté par le premier ministre grec.

« Je ne vais pas voter en faveur de ce projet de loi et je crois qu’on ne peut pas rester au gouvernement si on vote contre », a ainsi déclaré Nadia Valavani pour expliquer sa démission du gouvernement. Le comité central de Syriza s’est également publiquement opposé aux réformes imposées par l’Eurogroupe.

Alexis Tsipras devra désormais faire adopter ce plan de réformes au Parlement grec pour pouvoir bénéficier d’un nouveau plan d’aide à la Grèce de 86 milliards d’euros.

Le retour de la Grèce à la drachme serait impossible

D’après Yanis Varoufakis, la Grèce ne peut pas revenir à la drachme car l’Etat ne peut plus imprimer de billets depuis son passage à l’euro.

Le retour de la Grèce à la drachme serait impossibleYanis Varoufakis, ministre des Finances grec, a déclaré sur les ondes de la radio australienne ABC que le retour de la Grèce à la drachme était tout simplement impossible, le pays ne pouvant plus faire marcher la planche à billets ( voir Conséquences de la sortie de la Grèce de l’ euro sur les marchés financiers). Yanis Varoufakis a en effet expliqué que toutes les presses du pays avaient été détruites lors du passage à l’euro, mettant ainsi fin à toute possibilité de retour à la drachme.

Le ministre des Finances grec confirme ainsi qu’Athènes ne souhaite pas sortir de l’euro, et laisse donc la porte ouverte à des nouvelles négociations avec l’Eurogroupe, alors que la Grèce est officiellement en défaut de paiement depuis que le pays n’a pas réussi à rembourser ce qu’il devait au FMI ( voir Quelle est la probabilité d’ un défaut de paiement de la Grèce ?). Le risque pour les créanciers de voir la Grèce sortir de l’euro semble donc désormais s’éloigner, en attendant le résultat du référendum de dimanche… ( voir Que se passera-t-il si la Grèce sort de l’ euro ?).

Cependant, cette déclaration de Yanis Varoufakis pourrait bien être qu’un simple effet d’annonce visant à calmer le jeu vis à vis de l’Eurogroupe et du FMI. Si la Grèce veut sortir de l’euro, elle pourra toujours le faire, comme elle pourra revenir à la drachme. Comment la Grèce pourrait alors faire imprimer des drachmes ? Tout simplement en Suisse, où se trouvent les sociétés Sicpa et KBA-NotaSys, deux entreprises spécialisées dans la production de billets de banque et leaders sur le marché mondial. Sicpa et KBA ont d’ailleurs confirmé que la Banque de Grèce fait partie de leurs clients puisqu’ils impriment des euros pour Athènes…

Les pays les plus exposés au défaut de paiement de la Grèce

Quels sont les pays européens les plus exposés à un défaut de paiement de la Grèce ?

Les pays les plus exposés au défaut de paiement de la GrèceLa dette grecque, qui s’élevait à 321 milliards d’euros fin octobre 2014, soit 177% du PIB grec, est détenue par les institutions européennes ( BCE, MES), le FMI, l’Union européenne, les banques européennes ( voir Les banques les plus exposées à un défaut de paiement grec) ainsi que la Banque de Grèce.

Le pays le plus exposés à un défaut de paiement grec est l’Allemagne, qui détient 56,5 milliards d’euros de dette grecque. Juste derrière arrive la France, qui reste le 2ème pays d’Europe le plus exposé à une faillite grecque avec 42,4 milliards d’euros de dette grecque en sa possession.

L’Italie possède 37,3 milliards d’euros de dette grecque et est donc le 3ème pays le plus exposé à un défaut de paiement de la Grèce. Viennent ensuite l’Espagne, avec 24,8 milliards de dette grecque, les Pays-Bas avec 11,9 milliards, la Belgique avec 7,2 milliards et l’Autriche avec 5,8 milliards d’euros de dette grecque.

Les banques les plus exposées à un défaut de paiement grec

Les banques françaises sont-elles exposées à un défaut de paiement de la Grèce ? Quelles sont les banques les plus exposées à un défaut de paiement grec ?

banques les plus exposées à un défaut de paiement grecLes banques étrangères sont 6 fois moins exposées à un défaut de paiement grec qu’en 2010, lors de la première crise grecque, d’après une étude de la Banque des Règlements Internationaux. Selon cette étude, les banques françaises seraient à l’abri d’un défaut de paiement de la Grèce.

En effet, les banques étrangères ne détenaient plus que 46 milliards de dollars de dette grecque en décembre 2014, contre 300 milliards de dollars en 2010. Le risque systémique est donc aujourd’hui beaucoup plus faible qu’en 2010 face à la crise de la dette grecque.

Selon l’étude de la Banque des Règlements Internationaux, les banques françaises possèdent aujourd’hui 1,6 milliard de dollars de dette grecque, les plaçant ainsi 5ème rang des banques étrangères les plus exposées à un défaut de paiement de la Grèce. Les banques allemandes détiennent 13,3 milliards de dette grecque, contre 12,7 milliards pour les Etats-Unis et 12,2 milliards pour la Grande-Bretagne.

Les Etats membres de la zone euro sont donc les plus exposés à un défaut de paiement grec, après avoir prêté 142 milliards d’euros à la Grèce, ainsi que 53 milliards supplémentaires en accords bilatéraux. Le pays le plus exposé à un défaut de paiement de la Grèce est l’Allemagne, qui possède 27% de la dette grecque.

Quelle est la probabilité d’ un défaut de paiement de la Grèce ?

Quelle est la probabilité d’un défaut de paiement grec et de la sortie de la Grèce de la zone euro ? Quels sont les scénarios possibles ?

Quelle est la probabilité d' un défaut de paiement de la Grèce ?Jacques Sapir, professeur d’économie à l’école des hautes études en sciences sociales à Paris ( EHESS), a analysé le degré de probabilité d’un défaut de paiement de la Grèce ( voir aussi ).

Selon lui, le gouvernement grec fait pression pour une renégociation importante de sa dette, avec une certaine décote ou restructuration, ce qui ressemblerait à ce qui avait été fait en 1953 par rapport à l’Allemagne. Les institutions européennes ( Eurogroupe) ne veulent pas entendre parler d’une renégociation et sont prêts pour cela à prêter encore plus aux Grecs, qui veulent à tout prix éviter ce scénario. Il estime que le risque d’un défaut de paiement grec est aujourd’hui très élevé.

Quels seraient les risques d’un défaut de paiement de la Grèce pour la zone euro ?

La stratégie du gouvernement grec consiste à affirmer que le défaut de paiement va provoquer une très forte crise dans la zone euro, ce qui enclencherait automatiquement le processus de démantèlement de la zone euro ( voir Combien va coûter la sortie de la Grèce de la zone euro ?). C’est pourquoi la Grèce affirment qu’il est dans l’intérêt de l’Eurogroupe de renégocier. L’Allemagne ne souhaite pas renégocier la dette grecque, car cela enverrait un très mauvais signal à d’autres pays de la zone euro, comme le Portugal, l’Espagne ou l’Italie, qui demanderont alors les mêmes conditions de remboursement que la Grèce ( voir aussi Combien va coûter le défaut de paiement de la Grèce aux Français ?).

Quels scénarios possibles avec la crise de la dette grecque ?

– Le défaut de paiement de la Grèce est le scénario le plus probable actuellement ( voir Que se passera-t-il si la Grèce sort de l’ euro ?).

– Le gouvernement grec va finir par reconnaître la supériorité de l’Eurogroupe et acceptera les conditions; Cette possibilité est la moins probable ( voir Alexis Tsipras prépare la sortie de la Grèce de la zone euro).

– L’Allemagne accepte la renégociation globale, avec pour conséquence un grave problème de crédibilité pour les Allemands, une hypothèse également peu probable.

Voir la vidéo de Jacques Sapir sur la probabilité d’ un défaut de paiement de la Grèce

Que se passera-t-il si la Grèce sort de l’ euro ?

D’après Philippe Béchade, le salut de la Grèce passe par une sortie de la zone euro et par la machine à billets.

que se passera t il si la grece sort de l euroQue se passera-t-il si la Grèce sort de l’euro ? Philippe Béchade, rédacteur en chef de la Bourse au Quotidien, estime qu’ en sortant de l’euro, la Grèce retrouvera son autonomie et sa souveraineté, comme l’Islande. La Grèce pourra alors relancer la machine à billets, tout comme en Chine ou en Angleterre, et le pays serait alors tiré d’affaire ( voir Conséquences de la sortie de la Grèce de l’ euro sur les marchés financiers).

François Hollande a déclaré le 22 juin dernier:  » Le gouvernement grec a mis sur la table une proposition qui a suscité un accueil positif des institutions que sont la Commission européenne et le FMI ». Pourtant, toujours pas l’ombre d’un accord à l’horizon ( voir Alexis Tsipras prépare la sortie de la Grèce de la zone euro). Malgré cela, Thomas Vlieghe, gérant d’allocation d’actifs chez Mandarine Gestion, estime que les Grecs souhaitent à 75% rester dans l’euro ( voir Combien va coûter le défaut de paiement de la Grèce aux Français ?)… Les Grecs souhaitent-ils vraiment rester dans l’euro alors que leur pouvoir d’achat a chuté de 40% en 4 ans et que les retraites ont chuté de 45% ?

Voir le débat entre Philippe Béchade et Thomas Vlieghe sur BFMTV: que se passera-t-il si la Grèce sort de l’ euro ?

Conséquences de la sortie de la Grèce de l’ euro sur les marchés financiers

Alors que se profile de plus en plus la possibilité d’une sortie de la Grèce de l’euro, quelle seraient les conséquences d’un Grexit sur les marchés financiers ?

Conséquences de la sortie de la Grèce de l' euro sur les marchés financiersLes dirigeants européens ne sont pas prêts à un défaut de paiement de la Grèce si celui-ci n’est pas orchestré, et ils chercheront donc à trouver un accord avec le gouvernement grec ( voir aussi Combien va coûter le défaut de paiement de la Grèce aux Français ?). Les Grecs sont quant à eux en position de force: la dette grecque est détenue par les institutions publiques européennes ( MES, FESF, BCE) et ne se trouve donc plus ds le privé mais dans le public.

Conséquences d’une sortie de la Grèce de l’euro pour les Grecs

Avec les importantes sorties de capitaux en Grèce ( environ 400 millions d’euros par jour), on peut estimer qu’il y a plus de 40% du PIB grec qui est sorti des banques depuis le début de l’année, et qui est sorti directement des poches de la BCE. Les sorties de capitaux sont financées par la BCE et les contribuables européens. Les banques grecques n’avaient plus de liquidités et sont allées se financer auprès de la BCE. La BCE a fourni de l’argent aux banques grecques, puis les grecs tirent l’argent au guichet, directement de la poche des contribuables.

Les Grecs se préparent a une sortie de l’euro: pour éviter la catastrophe de la dévaluation, ils stockent des euros sous l ‘oreiller. Si les Grecs sortent de l’euro et reviennent à la Drachme, elle sera dévaluée autour de 40%, et l’argent étant sorti en euro, ils pourront faire la pirouette et s’y retrouver au final.

Conséquences de la sortie de la Grèce de l’euro sur les marchés financiers

En cas de Grexit, la réaction sera violente en Europe: la BCE fera tourner la planche à billets pour rassurer les marchés financiers, et notamment les marchés de taux. Les taux des pays périphériques vont fortement remonter ( moins en France et Allemagne). On pourra se retrouver avec des taux à 5%, avec un doublement ou triplement des taux dans les jours qui suivront l’annonce de la sortie de la Grèce de l’euro. Le QE sera alors sans limite. L’euro se cassera la figure, le dollar montera, et les Etats-Unis pourraient bien prendre comme prétexte ce qui se passe en Europe pour sortir un QE 4 massif.

Tous les gérants du monde se réjouiront de cette manne américaine/japonaise/européenne, et de la convergence de tous les QE. Ce sera donc une période faste pour les marchés actions. Mais quand le QE aura été utilisé massivement, on s’apercevra que ça ne marche pas, et les marchés financiers, notamment les marchés européens, subiront le contrecoup. La sortie de la Grèce de l’euro aura donc un impact important sur les marché actions, mais faible sur le marché obligataire. On pourrait alors assister à un remake de la crise asiatique, ou les marchés actions avaient chuté de 30% en seulement 3 mois.

Voir la vidéo de l’analyse des conséquences de la sortie de la Grèce de l’euro sur les marchés financiers

Combien va coûter le défaut de paiement de la Grèce aux Français ?

D’après Philippe Waechter, économiste en chef chez Natixis Asset Management, le coût du défaut de paiement de la Grèce sera de 68 milliards d’euros pour les Francais.

Combien va coûter le défaut de paiement de la Grèce aux Français ?Un défaut de paiement de la Grèce coûtera donc la bagatelle de 68 milliards d’euros aux Français selon Philippe Waechter, soit entre 3000 et 4000 euros par foyer fiscal. Pour les Allemands, la facture d’un défaut de paiement grec sera de 85 milliards d’euros… ( voir Alexis Tsipras prépare la sortie de la Grèce de la zone euro)

« Ainsi, au delà des 223 milliards d’euros, détenus par le FESF et les États de la zone euro, il faudra également éponger les 118 milliards d’euros que la BCE apporte actuellement aux banques grecques pour leur permettre de fonctionner», explique-t-il. Ces fonds viennent principalement du programme ELA, à hauteur de 85 milliards d’euros, par lequel la banque centrale grecque octroie des prêts d’urgence aux banques du pays.

«Pour la France, la facture s’élèverait ainsi à un peu plus de 68 milliards d’euros. L’Allemagne récupérerait quant à elle un fardeau supérieur à 85 milliards d’euros. L’Italie serait à peine mieux logée que la France, l’Espagne récupérerait 10 % des sommes en jeu et ainsi de suite pour tous les autres pays de l’Union monétaire.
D’autres ajoutent aussi la contribution du FMI, soit 33 milliards d’euros».

En France, le coût d’un défaut de paiement grec représenterait entre 3 000 et 4 000 euros par foyer fiscal, pour un total de 68 milliards d’euros.

Tendances sur les marchés financiers

Négociations avec la Grèce, hausse des taux italiens et espagnols, baisse des taux allemands… Quelles sont les tendances sur les marchés financiers ?

Tendances sur les marchés financiersSur les marchés actions, les grandes baisses avaient touché le Dax et le CAC 40 ces dernières semaines, mais on assiste aujourd’hui à un retournement de situation. Sur les marchés obligataires, on assiste à une baisse des taux allemands à 10 ans  à et une remontée des taux italiens et espagnols, principalement à cause de la situation autour de la Grèce.

Alors que les marchés envisagent de plus en plus l’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro ( voir Combien va coûter la sortie de la Grèce de la zone euro ?) et d’un défaut de paiement grec, Jean-François Bay, directeur général de Morningstar France, a analysé les tendances sur les marchés financiers.

Vidéo tendances sur les marchés financiers.

Combien va coûter la sortie de la Grèce de la zone euro ?

Alors que les négociations entre la Grèce et le FMI sont toujours au point mort, le risque d’un défaut de paiement de la grec semble de plus en plus inéluctable.

Combien va coûter la sortie de la Grèce de la zone euro ?Combien coûterait la sortie de la Grèce de la zone euro ? Quelles seraient les conséquences d’un défaut de paiement de la Grèce ? C’est à ces questions qu’a répondu Malik Haddouk, directeur de la gestion diversifiée chez CPR Asset Management, sur BFMTV lors de son face à face avec Olivier Delamarche, associé et gérant de Platinium Gestion.

D’après Malik Haddouk, un défaut de paiement de la Grèce pourrait entrainer une sortie massive de flux de la zone euro. Il évalue à environ 20% la baisse des investissements en zone euro en cas de sortie de la Grèce de l’euro.

Olivier Delamarche estime quant à lui que la Grèce ne peut pas rembourser car elle ne peut pas faire les réformes. La Grèce a tout simplement fait faillite: 400 millions d’euros sortent chaque jour des banques grecques. Avec le report des prochaines négociations au 30 juin, soit près de 3 semaines, cela représente environ 8,4 milliards d’euros qui se seront sortis des banques grecques d’ici là. Au total, depuis le début de l’année et ce petit jeu incessant de report des négociations, Olivier Delamarche estime qu’environ 30% du PIB de la Grèce serait ainsi sorti des banques du pays, pour conclure que les banques grecques sont aujourd’hui en faillite.