La finance islamique à la française

Le petit écosystème français de la finance islamique a adopté une approche bien spécifique et innovante. Quelles sont les spécificités de la finance islamique à la française ?

La finance islamique à la françaiseLa finance islamique française se démarque de la finance islamique traditionnelle par son innovation, à l’image du contrat d’assurance vie Salam Epargne et Placement de Swiss Life ou de l’offre de financement immobilier  Murabaha ( crédit- vendeur) de 570easi en partenariat avec différentes banques dont la Chaabi Bank.

La finance islamique française se développe donc vers l’accession à la propriété. L’achat d’un bien immobilier selon les principes de la finance islamique passe par la Murabaha, qui consiste en l’achat du bien par la banque qui le revend ensuite à l’acquéreur suivant un échéancier de paiement. Le marché cible est actuellement estimé à 300 000 foyers en français, qui pourraient ainsi bénéficier de la finance islamique pour accéder à la propriété. Une tendance confirmée par l’accélération des projets déposés en ligne.

L’autre facette de la finance islamique française est une innovation qui emprunte à de nouveaux usages et business models. A l’heure de la nouvelle économie numérique, cette remise en cause de l’approche classique du métier des services de financement vise à créer un cercle vertueux autour de l’accession participative à la propriété. C’est le cas avec HomEasi, un projet soumis au concours de l’innovation numérique piloté par Bpifrance et labellisé par le pôle de compétitivité mondiale France Innnovation. Ce projet consiste à inventer le covoiturage de l’accession à la propriété, grâce aux nouvelles plateformes de financement et d’épargne participatifs ( crowdfunding). Une manière de moderniser un PEL vieillissant et sacrifié au profit d’autres produits bancaires. Les emprunteurs pourront ainsi augmenter leur capacité d’achat par le crowdfunding pour collecter des fonds.

La finance catholique, qu’ est-ce que c’ est ?

Reposant sur le même principe que la finance islamique ( voir La finance islamique, qu’est-ce que c’est ?), la finance catholique vient de voir le jour avec la création de l’indice S&P 500 par Standard & Poor’s.

La finance catholique, qu' est-ce que c' est ?

L’agence de notation Standard & Poor’s vient de lancer l’indice S&P 500, une indice respectant les valeurs de la religion catholique. Il s’agit du tout premier indice catholique. Comme avec la finance islamique, certaines entreprises ne pourront pas y figurer, notamment celles qui réalisent plus de 1% de leur CA grâce à l’avortement, la contraception, la recherche sur les cellules souches, la pornographie, les programmes érotiques ou encore l’armement.

Pour figurer dans ce nouvel indice catholique, les entreprises devront être en accord avec les valeurs édictées par la Conférence des évêques des États-Unis. Les premiers visés par cet indice catholique sont les investisseurs catholiques, les administrateurs des patrimoines de diocèses ainsi que les administrateurs d’institutions catholiques comme les universités.

La finance catholique pourrait bien connaître un développement similaire à celui de la finance islamique dans les années à venir.

Sukuks, définition

Les sukuks, qu’est ce que c’est ? Les sukuks sont des produits financiers issus de la finance islamique qui s’apparentent à des obligations classiques mais qui respectent la Sharia.

Sukuks, définitionD’après la finance islamique, toute opération financière doit avoir une contrepartie économique réelle ( voir La finance islamique, qu’est-ce que c’est ?). Les taux d’intérêt étant interdits dans la finance islamique, comment s’effectuent les rémunérations des sukuks ?

L’émetteur des sukuks vendent les titres à des investisseurs, qui le louent ensuite à l’émetteur pour un loyer fixé à l’avance. L’émetteur s’engage à racheter les sukuks à une date précise et au prix d’émission. Les sukuks doivent pouvoir justifier que leur rendement provient bien directement de l’achat d’un actif. Les sukuks ne représentent pas une dette mais un moyen de financement d’un actif tangible.

Les sukuks ont déjà permis financer des projets d’infrastructure ou de développement de grandes entreprises du Moyen-Orient et du Sud-Est asiatique. 49 obligations islamiques ont déjà été cotées à la Bourse de Londres, pour une valeur de 34 milliards de dollars .

La finance islamique, qu’est-ce que c’est ?

Qu’est-ce que la finance islamique ? La finance islamique s’interdit la pratique de l’usure. Pourtant, ses produits d’investissement permettent de dégager de très bons rendements. Explications.

Finance islamique, définitionLa finance islamique, basée sur l’éthique et non sur l’usure, est une véritable alternative à la finance traditionnelle. Les taux d’intérêt sont donc bannis de la finance islamique. La vision de la finance islamique est que le respect de ses principes éthiques est censé permettre de créer de la valeur de façon durable, au niveau des entreprises ainsi qu’au niveau des économies. Les principes de base de la finance islamique sont de ne pas vendre ce que l’on ne possède pas, le partage des risques financiers et l’adossement systématique à un bien tangible: interdiction du riba ( intérêt assimilé à l’usure), du gharar et du maysir ( incertitude et spéculation), du financement d’activités haram (alcool, viande de porc, pornographie…).

La finance islamique encourage néanmoins le profit et le commerce. Les commissions pour services financiers rendus et les dividendes sont autorisés car ils rémunèrent un service ou le développement d’un projet économique.

La finance islamique repose sur le principe de sur le principe de la Moucharaka: partage des profits et des pertes entre les différentes parties, et obligation d’investir dans l’économie réelle via des actifs tangibles. Les produits dérivés sont en théorie interdits. La finance islamique est apparue en 1975 à Dubaï avec la Dubai Islamic Bank.

Quelle est la rentabilité de la finance islamique ?

Sur les marchés actions, à court terme ou long terme, les indices Dow Jones islamiques surperforment leurs pairs conventionnels sans prise de risque plus importante.

Grâce aux principes éthiques de la finance islamique, les portefeuilles et produits d’investissement restent à l’abri de fortes volatilités. La finance islamique n’investit pas dans des institutions financières qui pratiquent l’usure. En contrepartie, la finance islamique ne profite pas des périodes d’euphorie de la bourse.

Si l’on cantonne aujourd’hui la finance islamique aux sukuks (certificats d’investissements, voir Sukuks, définition), elle comprend pourtant l’immobilier,  le private equity ( hors LBO), les commodities, etc…

Le finance islamique se base à la fois sur des critères éthiques, mais aussi religieux. Les investissements doivent être en accord avec la loi islamique ( Shariah) et excluent certains secteurs d’activités considérés comme répréhensibles ( luxe, alcool, etc…), tout comme la finance socialement responsable, qui se rapproche de la finance islamique sur de nombreux points.

La finance islamique a pour but le développement économique durable via la création de valeur, contrairement à la finance traditionnelle qui recherche d’abord la maximisation du profit.

source: latribune.fr

Restructuration des activités de finance islamique de HSBC

HSBC a annoncé une restructuration de ses activités de finance islamique. HSBC va abandonner certains pays comme les Emirats Arabes Unis au profit de l’ Arabie Saoudite et de la Malaisie.

Restructuration des activités de finance islamique de HSBCDans le cadre de son plan stratégique  visant à économiser 2,5 à 3,5 milliards de dollars en coûts de fonctionnement d’ici 2013, HSBC va restructurer ses activités de finance islamique en concentrant son offre sur les clients de Malaisie et d’ Arabie saoudite.

HSBC va également Continuer la lecture de Restructuration des activités de finance islamique de HSBC

Dubaï emprunte 1,25 milliard de dollars en obligations islamiques

Dubaï a emprunté 1,25 milliard de dollars en obligations islamiques.

Dubaï emprunt obligations islamiquesDubaï vient donc d’emprunter pour 1,25 milliard de dollars d’ obligations islamiques ( sukuks). Ces obligations islamiques ont été émises pour servir au remboursement de la dette de Dubaï.

Des obligations islamiques sur 5 et 10 ans ont été souscrites 3,5 fois. Des obligations islamiques de 600 millions de dollars sur 5 ans ont été émises avec un rendement de 4,9%, et des obligations de 650 millions de dollars à 10 ans avec un rendement de 6,45%.

L’ opération a attiré plus de 260 investisseurs et a permis de rapporter à Dubaï suffisamment de liquidités pour gérer ses déficits budgétaires et rembourser une partie de sa dette.

Les obligations islamiques, titres de dette respectant les principes de l’islam interdisant l’usure, sont adossés à des actifs, et l’investisseur ne touche pas un intérêt fixe mais une part des bénéfices de l’entreprise émettrice.

Voir aussi nos formations:

Initiation à la finance islamique : fondamentaux et pratiques

source: les Echos

Finance islamique : un retour en arrière de la France ?

shariaIl semble que l’amménagement de la finance au nom de considérations propores à l’ Islam soit incompatible avec la démocratie française. Et ce serait engager un processus que personne ne controlerait plus.

En effet le conseil constitutionnel a récemment rejeté 2 articles de loi relative au financement des petites et moyennes entreprises, qui visaient à introduire dans le corpus législatif français des éléments de la finance islamique. Il faut cependant noté que le rejet a concerné la forme et non le fond. Les opposants qui ont saisi le conseil constitutionnel étaient socialistes et pas du tout motivés malheureusement par la dimension fiscale du dossier: leurs arguments reposaient sur l’idée qu’introduire des éléments religieux dans les questions économiques et financières est contraire aux principes de la laïcité. Alors que ceux qui proposent cette loi insistent plutôt sur les opportunités d’investissement qui échappent à la France en raison de son retard dans le domaine. Continuer la lecture de Finance islamique : un retour en arrière de la France ?

Conférence Finance Islamique à Moscou

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On estime aujourd’hui les actifs des banques islamiques à plus de 200 milliards de dollars. L’intéret général pour la finance islamique ne cesse d’augmenter (voir commentaires de la ministre Christine lagarde), de même que les craintes souvent dues à une méconnaissance de ce système et de ses règles. Cependant les institutions islamques intéressent beaucoup de gens car dans un contexte d’investissement encore difficile, elles représentent une alternative non négligeable. On l’ a notamment vu pendant la crise, quand certaines institutions locales ont renflouer certaines banques (Citigroup, Barclays…). Continuer la lecture de Conférence Finance Islamique à Moscou

Faillite de Dubai, une éventualité ?

dubai faillite

Voir notre Formation Finance : Initiation à la finance islamique – fondamentaux et pratiques

Les inquiétudes liés à la situation financière de Dubai ressurgissent et ont fait trembler ce jeudi plusieurs marchés financiers internationaux et provoqué une chute des obligations islamiques au lendemain de l’annonce de son incapacité d’honorer à temps une partie de sa dette.

L’annonce a affecté les marchés financiers en Asie, où les obligations islamiques (soukouks) ont reculé de 15%, et en partie la Bourse de Paris (en baisse de plus de 3%). L’émirat, touché de plein fouet par la crise financière après des années de boom, avait annoncé la veille son intention de demander aux créanciers de son conglomérat Dubai World, le plus large et le plus endetté, qui contrôle le géant de l’immobilier Nakheel, de repousser de six mois le paiement de la dette arrivée à maturité. Continuer la lecture de Faillite de Dubai, une éventualité ?

Finance islamique : la France reste déterminée

HKG2003122355335Voir notre Formation Finance : Initiation à la finance islamique – fondamentaux et pratiques

Aujourd’hui, mardi 3 novembre s’est tenue une conférence sur la finance islamique à bercy où la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a annoncé que la détermination de la France à introduire des réformes susceptibles de favoriser le développement de la finance islamique en france était toujours aussi forte. Continuer la lecture de Finance islamique : la France reste déterminée