L’ Allemagne émet des obligations à 5 ans à taux négatif

Pour la première fois, l’Allemagne vient d’emprunter 3,28 milliards d’euros à taux négatif sur 5 ans.

L' Allemagne émet des obligations à 5 ans à taux négatifL’Allemagne vient en effet d’émettre 3,28 milliards d’obligations à 5 ans à taux négatif ( -0,08%). C’est la toute première fois que l’Allemagne émet des obligations à 5 ans à taux négatif.

Les marchés financiers rémunèrent désormais l’Allemagne lorsque le pays émet des obligations à 5 ans. Les investisseurs, à la recherche de placements sûrs, acceptent de recevoir une somme inférieure à celle investie initialement. Les obligations allemandes sont en effet considérées comme des valeurs refuges.

Mais ce n’est qu’un début, car l’Allemagne pourrait bien emprunter très prochainement à taux négatif à 10 voire même à 15 ans grâce au QE lancé récemment par la BCE ( voir Impact du QE sur les banques). La demande faisant monter mécaniquement les prix des obligations et diminuer leurs rendements, l’Allemagne devrait bientôt pouvoir émettre des obligations à 10 ans ou à 15 ans à taux négatif.

source: latribune.fr

Impact du QE sur les banques

Quel sera l’impact du QE de la BCE sur les banques ?

Impact du QE sur les banquesL’agence de notation Standard and Poor’s estime que le QE lancé récemment par la BCE ( voir Le QE de la BCE en détail) n’aura qu’un très faible impact sur les banques. D’après Standard and Poor’s, la demande de crédit va rester faible et l’impact du QE sera « modérément positif » pour les banques, malgré l’injection de 1 140 milliards d’euros de liquidités dans la zone euro d’ici à septembre 2016.

D’après une étude menée par Standard and Poor’s, l’impact du QE de la BCE sur les banques de la zone euro sera très faible à court terme. L’agence de notation estime que le QE de la BCE ne pourra avoir des effets bénéfique à long terme qu’en cas de reprise économique dans la zone euro. Les 1 140 milliards d’euros qui seront injectés dans la zone euro d’ici à 2016 devraient permettre de relancer la confiance des investisseurs et du secteur privé, et devraient également permettre d’améliorer la compétitivité à l’export des entreprises de la zone en faisant chuter le taux de change de l’euro. Tout cela devrait se traduire par un gain de 0,3% de PIB pour la zone euro.

Le QE de la BCE devrait néanmoins permettre aux banques de la zone euro de se plier plus facilement aux normes de Bâle III. Le QE de la BCE portant essentiellement sur la dette souveraine, les banques pourraient cependant décider de conserver les titres souverains dans leur bilan. En France, où les coûts de financement des banques sont déjà relativement bas, l’impact du QE sera très modéré, alors qu’il sera plus notable dans les pays du sud ou les coûts de financement des banques sont plus importants.

Standard and Poor’s estime également que le QE ne permettra pas de relancer la demande de crédit dans la zone euro: « Nous pensons que la reprise fragile dans la plupart des pays de la zone euro (à l’exception possible de l’Espagne) fournira des opportunités d’investissement limitées aux groupes et aux PME. La demande de crédit ne devrait pas connaître de hausse significative dans le secteur privé tant que la reprise économique en zone euro ne se sera pas consolidée ». Selon l’étude de l’agence de notation, l’excès de liquidités pourrait se déverser vers des actifs immobiliers ou sur les marchés actions, ce qui favoriserait alors la montée des prix sur ces marchés.

source: lesechos.fr

Le QE de la BCE en détail

La BCE a annoncé un QE ( assouplissement quantitatif) de 60 milliards d’euros par mois d’ici à  septembre 2016. Voici dans le détail le QE de la BCE.

Le QE de la BCE en détailLe président de la BCE Mario Draghi a en effet annoncé un chiffre de 60 milliard d’euros mensuels jusqu’à septembre 2016 pour ce QE ( voir  Conséquences du quantitative easing de la BCE). Mais Mario Draghi pourrait décider de faire durer ce QE plus longtemps si l’inflation reste encore trop faible. La BCE achètera plus de 50 % des émissions annuelles, et plus de 200 % des montants émis annuellement en net.

Le QE de la BCE, d’un montant de 1 140 milliards d’euros sur toute la période, représente 12 % du PIB de la zone euro et 14 % du marché obligataire.

En plus des crédits titrisés (ABS) et obligations sécurisées émis par les banques, la BCE va acquérir dans le marché secondaire des obligations supranationales (dette émise par des institutions comme la Banque européenne d’investissement). La BCE va également acquérir pour 40 milliards d’euros mensuels d’emprunts d’Etats de la zone euro, et ciblera en priorité les dettes françaises et allemandes.

La BCE a annoncé qu’elle n’achètera pas plus de 33% de l’encours de dette d’un pays, et n’achètera que des emprunts d’Etat notés en catégorie investissement, sauf si le pays bénéficie d’un programme d’aide du FMI. La BCE, qui détient déjà 33% de l’encours de dette de la Grèce ( 27 milliards d’euros), ne pourra donc pas en racheter avant juillet et l’expiration d’une partie de son stock.

Le risque du QE de la BCE sera partagé entre les 19 Etats membres sur seulement 20 % du programme. Le risque est porté par chaque pays pour les 80% restants.

source: lesechos.fr

Conséquences du quantitative easing de la BCE

La BCE vient d’annoncer le lancement d’un programme de quantitative easing ( QE). Quelles seront les conséquences de cette mesure ?

Conséquences du quantitative easing de la BCEMario Draghi vient en effet d’annoncer la mise en place d’un programme d’assouplissement quantitatif ( quantitative easing). Alors que les marchés tablaient sur un QE d’au moins 1 000 milliards d’euros, Mario Draghi a annoncé un chiffre de 60 milliard d’euros mensuels jusqu’à septembre 2016, soient 10 milliards d’euros de rachats de crédits titrisés ( ABS) et d’obligations sécurisées déjà annoncées, et 50 milliards d’euros de rachats supplémentaires de dettes souveraines.

Pour pouvoir bénéficier du vote de la Bundesbank en faveur du quantitative easing, Mario Draghi a été obligé de réduire la mutualisation de la dette rachetée. Seulement 20 % des dettes rachetées seront mutualisées. Or, sur ces 20 %, 60 % de la dette mutualisée concernera la dette d’institutions européennes, donc de la dette déjà mutualisée. Au total, seulement 8 % de la dette souveraine rachetée sera mutualisée au sein de la BCE, soit la partie des pertes éventuelles que la BCE peut assumer avec son fonds de réserve ( 7,5 milliards d’euros en 2013).

Avec ce QE, les banques centrales des Etats membres les plus fragiles vont prendre des risques importants en rachetant leurs dettes souveraines. De plus, ce QE a fait gonfler les prix et pourrait bien entraîner remontée des taux lorsqu’il sera terminé. En cas de correction, et avec la bulle qui existe sur la dette portugaise, italienne, espagnole et même française, les banques centrales auront racheté au plus haut et devront donc assumer des pertes. Au final, si les pertes s’avèrent trop importantes, ce sont les contribuables de ces pays qui paieront la facture.

Voir la vidéo d’Olivier Delamarche sur les conséquences du QE de la BCE

Voir également la vidéo de Jacques Sapir et Laurent Berrebi sur les effets du quantitative easing de la BCE

Source: latribune.fr