Le risque systémique de la gestion d’actifs

Les régulateurs accordent aujourd’hui une attention toute particulière au caractère systémique des risques liés à la gestion d’actifs.

Le risque systémique de la gestion d'actifsCertaines autorités de contrôle et de régulation étudient désormais la possibilité de renforcer la surveillance et la régulation des acteurs de la gestion d’actifs pour faire face au risque systémique.

Contrairement aux banques et aux compagnies d’assurance, les gérants d’actifs ne portent pas directement les risques liés à l’investissement dans leur bilan car ils agissent pour le compte de clients. Mais en déléguant la gestion, des problèmes d’incitation entre investisseurs finaux et gestionnaires peuvent apparaître et encourager des comportements déstabilisateurs.

« Certaines activités des gérants d’actifs comportent néanmoins des similitudes avec les activités bancaires. Les gérants d’actifs peuvent en effet créer des fonds qui sont de proches substituts des passifs monétaires des banques. Via la création de véhicules d’investissement collectifs, ils sont engagés dans différentes activités de transformation de la liquidité, et de fourniture de liquidité aux clients et aux marchés » ( source: Revue-Banque).

La vulnérabilité de l’industrie face aux chocs financiers peut être multipliée par différents phénomènes. Dans un contexte de taux bas et de faible volatilité, les investisseurs cherchent du rendement dans des investissements plus risqués ( voir aussi Impact des taux longs bas sur les fonds en euros). « Ce phénomène a pour conséquence une utilisation généralisée de certaines stratégies d’investissement. Les véhicules d’investissement collectifs qui offrent des possibilités de rachats journaliers font également face à un risque de ventes en catastrophe lorsque les conditions de marché se détériorent. Ces mécanismes sont amplifiés par l’utilisation du levier obtenu dans certains fonds via l’utilisation de dérivés (futures, options et swaps) ou les activités de prêts de titre ».

Dans ce contexte, quels types d’indicateurs de risque les régulateurs peuvent-ils créer pour surveiller les fonds d’investissement ? Comment comptent-ils mettre en place des outils qui pourraient permettre d’empêcher les investisseurs à retirer leurs fonds en même temps ? Quels pourraient être ces types d’outils ? ( mécanismes d’ajustement des valeurs liquidatives, commissions de rachat, etc…). Les régulateurs vont désormais s’atteler au problème du risque systémique lié à la gestion d’actifs

L’ assurance-vie attire toujours les épargnants

Avec un 21ème mois consécutif de collecte nette, l’assurance-vie attire toujours autant les épargnants malgré les taux bas.

L' assurance-vie attire toujours les épargnantsMalgré une faible collecte nette de 1,2 milliards d’euros en septembre, due notamment aux impôts et aux dépenses de rentrée, l’assurance-vie a enregistré un 21ème mois consécutif de collecte nette. Le mois de septembre est en effet généralement peu porteur sur les produits d’épargne.

Au total, la collecte nette de l’assurance-vie atteint 18,4 milliards d’euros depuis janvier 2015. Les dépôts nets s’étaient élevés à 1,6 milliard d’euros en août et à 3,4 milliards d’euros en juillet. Dans un environnement de taux bas ( voir aussi Impact des taux longs bas sur les fonds en euros) engendré par la politique monétaire de la BCE, l’assurance-vie arrive à tirer son épingle du jeu alors que les autres produits d’épargne tels que le Livret A font toujours grise mine ( voir Nouvelle décollecte du Livret A en août).

Malgré leur baisse, les rendements des fonds en euros garantis ont encore servi une rémunération de 2,48 % en moyenne en 2014. Pour 2015, on prévoit une rémunération de 2,25% en moyenne pour les fonds en euros.

Voici l’évolution de la collecte nette de l’assurance-vie depuis janvier 2014

Collecte nette de 1,5 milliard d’euros pour l’assurance-vie en janvier 2014
Collecte nette de 2,5 milliards d’euros pour l’assurance-vie en février 2014
Collecte nette de  2,3 milliards d’euros pour l’assurance-vie en mars 2014
Collecte nette de 1,9 milliard d’euros pour l’assurance-vie en avril 2014
Collecte nette de 1,1 milliard d’euros pour l’assurance-vie en mai 2014
Collecte nette de 1,3 milliard d’euros pour l’assurance-vie en juin 2014
Collecte nette de 1 milliard d’euros pour l’assurance-vie en juillet 2014
Collecte nette de 1,5 milliard d’euros pour l’assurance-vie en août 2014
Collecte nette de 1,6 milliard d’euros pour l’assurance-vie en septembre 2014
Collecte nette de 2 milliards d’euros pour l’assurance-vie en octobre 2014
Collecte nette de 2 milliards d’euros pour l’assurance-vie en novembre 2014
Collecte nette de 0,8 milliard d’euros pour l’assurance-vie en décembre 2014
Collecte nette de 2,5 milliards d’euros pour l’assurance-vie en janvier 2015
Collecte nette de 2,3 milliards d’euros pour l’assurance-vie en février 2015
Collecte nette de 2,1 milliard d’euros pour l’assurance-vie en mars 2015
Collecte nette de 2,6 milliards d’euros pour l’assurance-vie en avril 2015
Collecte nette de 1,4 milliard d’euros pour l’assurance-vie en juin 2015
Collecte nette de 3,4 milliards d’euros pour l’assurance-vie en juillet 2015
Collecte nette de 1,6 milliard d’euros pour l’assurance-vie en août 2015
Collecte nette de 1,2 milliard d’euros pour l’assurance-vie en septembre 2015

Impact des taux longs bas sur les fonds en euros

Quel sera l’impact d’une phase durable de taux longs bas pour les fonds en euros des compagnies d’assurance vie ?

Impact des taux longs bas sur les fonds en eurosGrâce à une baisse continue des taux longs depuis le début des années 1980, les fonds en euros ont assuré aux épargnants une liquidité constante, un garantie quotidienne du capital, une sûreté fiduciaire et des rendements. Les fonds en euros ont d’ailleurs été un excellent amortisseur de la crise financière de 2007. Mais la phase durable actuelle de taux longs bas pèse désormais sur l’épargnant et semble avoir mis un terme à l’âge d’or des fonds en euros.

Sauf en cas d’entrée en déflation, l’accroissement du pouvoir d’achat d’un capital sur la longue durée est désormais conditionné à une prise de risque explicite. Son défaut est même devenu synonyme d’une perte certaine. Ainsi, le rendement des fonds en euros, minoré du jeu de l’inflation et des prélèvements sociaux et fiscaux, s’avère symbolique, voire négatif.

La détention durable de fonds en euros ne devra être envisagée que pour certains épargnants:

  • Les épargnants aux horizons de placements courts.
  • Les épargnants dans l’impossibilité de prendre des risques pour des raisons objectives.
  • Les épargnants aux anticipations négatives pour les marchés financiers.

Or, le ratio actuel entre les fonds en euros commercialisés et les fonds en unité de compte ne correspond pas encore à cet énoncé, laissant ainsi la place à une forte marge de progrès.

Le niveau des taux longs appelle à la mise en place d’une nouvelle pédagogie pour les épargnants:

  • Prise de risque explicite
  • Acceptation d’une illiquidité de ses capitaux
  • Espérance de rendement annuel minoré
  • Volatilité des actifs très accrue

Dans ce contexte, les banques privées devront participer à la prise de conscience par leurs clients que toute valorisation d’un capital, même à taux réduit, est désormais synonyme de prise de risque. Un constat évident pour les actions ou le private equity, mais encore ignoré pour les fonds en euros ou même l’immobilier.

Avec des taux longs bas durables, chaque épargnant doit appréhender pleinement les risques inhérents aux actifs détenus au sein de son patrimoine ( risques de liquidités, de taux, d’inflation, de volatilité accrue…) pour tenter de se rapprocher d’un optimum patrimonial. Les banques privées vont ainsi développer des offres de gestion financière par « budget de risques », selon un profil établit à la signature du mandat.

La Fed va-t-elle reporter la hausse des taux ?

Avec la dévaluation du yuan et le ralentissement de l’économie chinoise ( voir Dévaluation du yuan: quels risques pour les marchés financiers ?), la Fed va-t-elle décider de reporter la hausse des taux ?

La Fed va-t-elle reporter la hausse des taux ?La Fed a annoncé à plusieurs reprises, en juin et en juillet, une hausse des taux. Cette hausse des taux, attendue au mois de septembre, pourrait toutefois être reportée à cause du ralentissement chinois. La Fed a décidé de basculer d’une logique baissière à une logique haussière, mais va-t-elle jouer sa crédibilité en renonçant à la hausse des taux annoncée ?

La Fed ne peut pas reculer et ne renoncera pas à la hausse des taux. Elle va retarder la hausse le plus longtemps possible, mais celle-ci aura bien lieu avant fin 2015, probablement vers décembre.

Remontée des taux: quelles conséquences sur les marchés actions et obligataires ?

Cette hausse des taux sera d’environ 0,25 sur les taux longs. Les taux longs américains, actuellement à 2,25% pourraient passer à 2,5% voire à 3% avant la fin de l’année. La hausse des taux aura d’importantes conséquences sur les marchés actions et sur les marchés obligataires. De nombreuses personnes actuellement sur les marchés actions pourraient en effet décidé de repartir doucement vers les marchés obligataires, entraînant ainsi une baisse des marchés actions.

De combien les marchés actions vont-ils baisser avec la hausse des taux ?  Voir la vidéo sur la Fed et le report de la hausse des taux.