General Motors : la faillite

gm_faillite_general_motors_defaultAujourd’hui, General Motors – l’ancien leader du marché de l’automobile – a été placé en faillite, par un juge américain, à 8h, heure locale.

General Motors va donc passer sous le contrôle de l’Etat Fédéral, malgré les multiples tentatives de son ex-PDG Rick Wagoner de l’empêcher. Mais cette faillite a depuis longtemps paru inéluctable, car les ventes d’automobiles du groupe GM n’ont cessé de diminuer, avec notamment une baisse de 45% sur l’année précédente.

GM, ironiquement rebaptisé « Governement Motors » par certains mauvais esprits, est donc placé sous le chapitre 11 de la loi Américaine sur les faillites.

La dette du GM atteint 173 milliards de dollars, pour un actif de 82 milliards selon les documents remplis par GM. C’est la troisième plus grosse faillite de l’histoire des Etats-Unis (après Lehman Brothers et Washington Mutual en 2008, et WorldCom en 2002), et la plus importante faillite d’un industriel à ce jour.

L’actionnariat de GM se répartirait ainsi :

  • 60% pour le gouvernement américain,
  • 17,5% pour le fonds géré par le syndicat de l’automobile UAW,
  • 12% pour le gouvernement canadien qui mettra 9,5 milliards de dollars au pot,
  • 10% pour les créanciers obligataires (qui pourront monter à 25% en exerçant des warrants).

Les actionnaires historiques de GM disparaissent de la circulation.

L’épée de Damoclès est au-dessus de General Motors

gm_faillite_general_motors_defaultAvec le refus par la plupart des créanciers de GM de convertir leurs obligations en actions (seulement 10% des dettes s’élevant à 27 Mds$ seraient ainsi comblées alors que la direction en espérait 90%), le dépôt de bilan de General Motors semble désormais inéluctable.

Ce qui pousse les détenteurs d’obligations à refuser ce plan est qu’ils devraient renoncer à leurs 27Mds$, en échange de seulement 10% de la société post-restructuration, l’Etat et les syndicats (en particulier UAW « United Auto Workers ») s’attribuant le reste des parts de GM.

Le problème pour GM est que cette restructuration est une condition nécessaire afin d’éviter le placement sous le Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites dont l’ultimatum a été fixé par Washington au 1er juin, date butoir à laquelle GM devra prouver qu’elle peut compter sur un second souffle.

Pour espérer une autre issue, les investisseurs espèrent une baisse de participation de UAW dans le groupe, pour offrir plus de contreparties aux créanciers. De plus, le Trésor Américain essaiera jusqu’à la dernière minute de convaincre ces créanciers qu’une faillite serait moins bénéfique pour eux qu’un tel plan de restructuration.