Les fonds d’ investissement peuvent prêter aux entreprises

Les fonds d’investissement professionnels français labellisés ELTIF sont désormais autorisés à accorder des prêts aux entreprises.

fonds investissement prêts entreprisesDepuis décembre dernier, un amendement adopté par les députés autorise les fonds professionnels français labellisés ELTIF à prêter aux entreprises. Encore une fois, le monopole bancaire du crédit se voit fragilisé.

Les fonds européens d’investissement de long terme ( FEILT ou ELTIF) ont pour vocation d’investir à long terme dans des sociétés non cotées, ou cotées s’il s’agit de PME, ou encore dans des projets d’infrastructure et autres actifs non liquides. Ouverts aussi bien aux investisseurs institutionnels qu’aux particuliers ( sous certaines conditions), les fonds ELTIF doivent investir au moins 70% de leur capital dans des actifs tels que des instruments de dette (prêts ou obligations) émis par des entreprises éligibles.

Cette capacité des fonds ELTIF à prêter directement aux sociétés s’inscrit dans la volonté de la Commission européenne de relancer la croissance en Europe, notamment en favorisant la diversification des sources de financement des entreprises. En effet, les PME européennes auront besoin de 2 700 milliards à 3 100 milliards d’euros, d’ici à la fin 2020, pour financer leur croissance et rembourser leurs emprunts. Mais l’économie européenne reste dépendante à plus de 60% du crédit bancaire.

Dans un contexte de taux bas, le financement de l’économie réelle procure aux investisseurs des rendements plus attractifs, plus réguliers et moins risqués. Mais en France, le monopole bancaire en matière de crédit interdit aux fonds d’investissement d’accorder directement des prêts. Les pouvoirs publics doivent donc plancher sur des aménagements réglementaires pour permettre aux fonds d’investissement français labellisés ELTIF de consentir des prêts aux entreprises, faute de quoi ils seront absents de ce nouveau marché du financement imaginé par Bruxelles. L’AMF avait ainsi lancé le 22 octobre dernier une consultation publique sur « la possibilité, pour un fonds d’investissement, d’octroyer des prêts. »

L’Assemblée nationale a adopté en décembre dernier un amendement permettant aux fonds professionnels spécialisés (FPS), aux fonds professionnels de capital-investissement (FPCI) et aux organismes de titrisation labellisés ELTIF de consentir des prêts aux entreprises.

source: lesechos.fr

Bercy va lancer un comparateur en ligne des tarifs bancaires

Le ministère des Finances va lancer un comparateur en ligne des tarifs bancaires pour les services de base.

comparateur en ligne des tarifs bancairesMichel Sapin a en effet annoncé que le gouvernement allait lancer le 1er février prochain un comparateur des tarifs des services bancaires de base sur Internet. Ce site internet permettra de comparer gratuitement les tarifs bancaires des principaux services de base, tels que les cartes bancaires, les virements bancaires ou encore les prélèvements. Au total, les tarifs de 11 services bancaires seront passés au crible de ce comparateur en ligne. Un moyen de « faire en sorte que la concurrence s’exerce dans de bonnes conditions » selon le ministre des Finances.

Michel Sapin a d’ailleurs rencontré ce lundi les responsables des grandes banques françaises afin d’évoquer la question des frais de tenue de compte: »Je veux vérifier avec eux qu’ils ne facturent pas, d’un côté, des frais de tenue de compte et, de l’autre, toutes les opérations liées à la tenue du compte. Si on fait payer les deux, ça fait beaucoup », a ainsi expliqué Michel Sapin lors d’un entretien accordé à La Tribune. Le lancement du comparateur en ligne des tarifs bancaires du ministère des Finances est prévu pour le 1er février.

Hausse des bénéfices de JP Morgan en 2015

La banque américaine JP Morgan a annoncé une hausse de 12,4% de son bénéfice net annuel en 2015.

JP Morgan bénéfices 2015JP Morgan a en effet enregistré un bénéfice net annuel de 24,44 milliards de dollars en 2015, un montant en hausse de 12,4% par rapport à l’exercice précédent. Au 4ème trimestre, la première banque d’investissement américaine a enregistré un bénéfice net de 5,43 milliards de dollars, en hausse de 10,2%.

JP Morgan a ainsi enregistré un bénéfice net annuel par action de 6 dollars, soit plus que ce qui était attendu par les marchés qui tablaient sur un bénéfice net annuel par action à 5,91 dollars. Sur le dernier trimestre 2015, le bénéfice par action s’est élevé à 1,25 dollar.

Cette forte hausse des bénéfices de JP Morgan s’explique notamment par des mesures d’économies et par la baisse des dépenses, comme les frais de justice et les impayés. Ces économies ont notamment permis à JP Morgan d’amortir la baisse d’activité dans ses activités de courtage ( -4% au dernier trimestre, à 3,64 milliards de dollars). JP Morgan a en effet réduit ses dépenses et frais juridiques de 8% au dernier trimestre 2015, à 14,26 milliards de dollars, contre 15,46 milliards au dernier trimestre 2014. Les frais de justice de JP Morgan ne s’élevaient qu’à 99 millions de dollars au dernier trimestre 2015, contre 990 millions de dollars sur la même période en 2014. Cette forte baisse s’explique notamment par la chute des amendes infligées par les régulateurs.

Le chiffre d’affaires de JP Morgan affiche quant à lui une baisse de 1,3% en 2015, soit plus que ce qui était anticipé par les marchés, pour atteindre 96,63 milliards de dollars.

Vers de nouvelles régulations sur le marché des crédits immobiliers ?

Le comité de Bâle envisagerait d’imposer aux banques françaises une meilleure sécurisation dans leur bilan des prêts immobiliers. Vers de nouvelles régulations sur le marché des crédits immobiliers ?

prêts à taux fixes et risque de taux pour les banquesLe régulateur souhaite en effet sécuriser davantage les bilans des banques qui accordent des prêts immobiliers, ce qui pourrait modifier les pratiques actuelles. Néanmoins, ces nouvelles régulations n’interviendraient pas avant la période 2019-2024. Les régulateurs internationaux ont déjà lancé un projet de révision des pondérations du risque crédit, qui pourrait avoir un impact très concret sur les banques françaises.

Les banques françaises détiennent plus de 860 milliards d’euros de crédits à l’habitat dans leur bilan aujourd’hui. Or, ces crédits à l’habitat sont toujours considérés comme des actifs plutôt sûrs. Les nouvelles régulations envisagées par le comité de Bâle pourraient bien dégrader la qualité de l’actif « crédit immobilier » et ainsi obliger les banques françaises à constituer davantage de fonds propres pour une quantité équivalente de crédits immobiliers accordés.

Les banques françaises, elles, sont plutôt dubitatives face aux préconisations du comité de Bâle. D’après le Crédit Foncier, les premiers touchés par ces nouvelles réglementations seraient les acquéreurs les plus pauvres, aux profils les plus risqués. De plus, le secteur bancaire français affiche depuis des années un des taux de défaut de ses crédits immobiliers résidentiels parmi les plus faibles du monde.

Risque de taux pour les banques françaises

On ne peut cependant pas nier qu’il existe actuellement un risque de taux qui pèse sur le secteur bancaire français, notamment en cas de hausse rapide des taux interbancaires de refinancement. Ces taux dépendent en partie des taux de la BCE, et représentent un risque de taux pour les banques françaises, qui octroient massivement des prêts à taux fixe aux ménages. Les encours de crédits immobiliers aux particuliers étaient constitués à environ 85 % de prêts à taux fixe en 2013, un niveau porté à 92% aujourd’hui. Avec le contexte actuel de taux bas, ce niveau devient risqué et fait donc peser un risque de taux sur les banques françaises.

Les établissements bancaires français pourraient donc bien devoir revoir leur façon de traiter le risque de taux dans leur bilan, notamment via l’augmentation de fonds propres pour les crédits immobiliers à taux fixe. Une autre solution, même si elle ne plait pas au secteur bancaire, pourrait être le retour aux prêts à taux variables afin de faire peser le risque de taux sur l’emprunteur. Face à ce risque de taux, les banques françaises ont également la possibilité de sortir les prêts de leur bilan via la titrisation.

L’ évolution des banques et des assurances vers le digital

D’après une étude de Precepta sur la transformation digitale des banques et des assurances, cette évolution redéfinit complètement la relation client ainsi que l’offre.

L' évolution des banques et des assurances vers le digitalEn effet, selon l’étude de Precepta, le client des banques et des assurances sera de plus en plus connecté. Les banques et les assurances doivent donc s’adapter et proposer des offres et services connectés à leurs clients, jetant ainsi à la trappe les modèles traditionnels de relation client. Et gare à ceux qui ne prendraient pas le train en marche, car l’écart va se creuser rapidement entre ceux ayant déjà entamé leur transformation digitale et les autres. Selon l’avis des experts de Precepta, les acteurs historiques de la banque et de l’assurance doivent s’inspirer des modèles disruptifs.

Les nouvelles offres, basées sur des plateformes, des Robo-Advisor ou sur les objets connectés, ne manquent pas. Les plateformes organisent la rencontre entre différentes communautés aux intérêts convergents, pour lesquelles elles doivent créer de la valeur pour encourager la propension à payer. Ces plateformes disruptives ont par exemple renouvelé le marché du financement avec le crowdfunding ou celui des nouveaux moyens de paiement avec les cagnottes par exemple. Les objets connectés annoncent quant à eux un bouleversement des fondamentaux de l’assurance, avec des nouveaux modèles assurantiels basés sur la collecte de données à l’usage ( offre de Direct Assurance « pay how you drive » par exemple).

La transformation vers le digital est un véritable challenge pour tous les acteurs de la banque et de l’assurance. Ils doivent actionner un maximum de leviers d’innovation pour impulser une dynamique stratégique de créativité et doivent organiser la riposte face à la pénétration de nouveaux acteurs digitaux, notamment via des stratégies omni-canal et le repositionnement des réseaux. Cette nouvelle donne concurrentielle encourage également les logiques d’alliances.

L’évolution de la banque et de l’assurance vers le digital modifie l’exercice de tous les métiers, du front office au back office. C’est un chantier technologique, stratégique mais également marketing qui impose de nouvelles compétences. La conduite de ce changement vers le digital doit être culturelle, organisationnelle et managériale: la définition des mutations internes à opérer et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir, la refonte des organisations, le renouveau managérial ainsi que la formation des équipes sont les leviers incontournables pour réussir la transformation digitale des banques et des assurances.

Les nouvelles cartes bancaires anti-hackers

La plupart des banques testent actuellement les nouvelles cartes bancaires anti-hackers équipées du cryptogramme dynamique, ou CVV dynamique.

Les nouvelles cartes bancaires anti-hackersPour freiner les fraudes à la carte bancaire, les banques ont décidé d’adopter le CVV dynamique ( voir Le CVV dynamique de plus en plus adopté sur les cartes bancaires). Mais avant de lancer officiellement les nouvelles cartes bancaires anti-hackers, les établissements bancaires procèdent actuellement aux tests de cette nouvelle technologie. Les fraudes à la carte bancaire ont coûté plus de 235 millions d’euros en 2014.

Gemalto, leader mondial dans la fabrication des cartes à puce, a commencé à commercialiser les nouvelles cartes bancaires anti-hackers équipées d’un CVV dynamique. La grande majorité des établissements de crédit expérimentent actuellement cette technologie et envisagent d’en équiper leurs clients très rapidement. Le CVV reste en effet l’élément le plus protecteur pour la plupart des fraudes à la carte bancaire ( contrefaçon, vol de la carte ou vol des identifiants pour les paiements en ligne). Le CVV dynamique rend ainsi ce code à 3 chiffres éphémère, ce qui permet d’améliorer considérablement la sécurité de la carte bancaire. Le CVV dynamique sera notamment très efficace pour lutter contre la fraude en ligne, qui représentait 34% des cas de fraudes à la carte bancaire en 2014.

Ainsi, les clients mais aussi les établissements bancaires vont bénéficier du CVV dynamique. Les banques sont en effet contraintes d’indemniser leurs clients en cas de piratage de leur carte bancaire. Les commerçants devraient également en bénéficier puisque les consommateurs, rassurés sur le niveau de protection de leur carte bancaires, se montreront vraisemblablement plus prompts à la dégainer, devant leur écran d’ordinateurs ou dans les boutiques physiques.

La technologie Blockchain, c’ est quoi ?

La technologie Blockchain, qu’est-ce que c’est ? Définition.

La technologie Blockchain, c' est quoi ?La technologie Blockchain est la technologie derrière la monnaie virtuelle bitcoin. Pour expliquer simplement, la technologie blockchain joue pour le bitcoin un rôle semblable à celui d’Internet pour les e-mails, avec les mêmes avantages ( rapidité, simplicité et gratuité).

Techniquement, la technologie Blockchain est un vaste réseau constellé de « noeuds », formés par des serveurs, qui sont autant de participants volontaires à ce système. Ce réseau constitue une base de données décentralisée : toutes les transactions y sont enregistrées et accessibles au public. C’est le cas aujourd’hui pour le bitcoin, et demain pour des systèmes de paiement ou même des enregistrements au cadastre. Ce sont les serveurs informatiques des participants qui alimentent cette base de données en puissance de calculs.

Quel avenir pour la technologie blockchain ?

La technologie blockchain intéresse fortement le secteur de la finance, notamment car elle permet une désintermédiation financière et donc un fort potentiel de réduction des coûts des transactions ( voir La CDC réfléchit aux applications de la technologie Blockchain). Dans le cas du bitcoin, un particulier peut en effet envoyer de l’argent partout dans le monde, gratuitement, alors que les transferts d’argent par virement bancaire peuvent être très coûteux. Les promoteurs de cette nouvelle technologie mettent également en avant la transparence d’un système ouvert à tous et la fiabilité qui en découle.

Certains experts appellent toutefois à la prudence : succession de transactions authentifiées archivées, la taille de la blockchain est appelée à croître à un rythme exponentiel dans les prochaines années, et nul ne sait ce qu’il adviendra si un jour les serveurs n’avaient plus la capacité de stocker cette base de données tentaculaire.

source: les Echos

Les défis de la banque mobile

La banque mobile représente de nombreux défis pour les établissements bancaires comme Orange qui se lancent dans l’aventure numérique.

Les défis de la banque mobileAfin d’atteindre ses objectifs dans la banque mobile, Orange va devoir faire face à de nombreux défis. Orange, qui détient désormais 65 % de Groupama Banque, possède une base solide pour lancer son offre bancaire. Toutefois, d’autres gros investissements seront nécessaires pour atteindre l’objectif de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2018. Développé en partenariat avec Société Générale à ses débuts en 2003, Groupama Banque va devoir se confronter à des problématiques de temps réel intrinsèques aux services sur mobile. Actuellement, le système utilisé par Boursorama Banque ne permet pas l’instantanéité.

Outre l’aspect technique, Orange va devoir convaincre des clients français très peu enclins au changement de banque. A l’heure actuelle, nombreux sont ceux qui ouvrent un compte dans une banque en ligne pour bénéficier des offres de bienvenue sans pour autant y mettre leur argent.

Orange devra également innover et proposer ses services bancaires innovants. L’opérateur ne pourra s’en tenir aux services bancaires existants pour espérer attirer de nouveaux clients et devra également pouvoir être performant dans le domaine du conseil.

Aujourd’hui, aucune banque en ligne n’a encore réussi à relever tous ces défis. Soon, l’offre bancaire 100 % mobile d’AXA lancée début 2014 compte 15 000 clients alors que l’allemand Number 26 qui a récemment lancé ses services en France revendique déjà 80 000 clients.

source: lesechos.fr

Stratégie des banques sur le marché des professionnels

Le marché des professionnels et des TPE représente un produit net bancaire de 7 milliards d’euros par an pour les banques. Quelle est la stratégie des banques pour conquérir ce marché-clef ?

Stratégie des banques sur le marché des professionnelsLe marché des professionnels (commerçants, artisans, professions libérales) et les TPE (très petites entreprises), dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2 millions d’euros, et qui comptent moins de dix salariés, représentent en effet un produit net bancaire de 7 milliards d’euros par an pour les banques. Pour les banques de détail, le marché des professionnels et des TPE représente entre 10% et 40% de leur activité ( voir aussi Les banques leaders du marché des clients professionnels). Et contrairement aux clients privés qui délaissent de plus en plus leurs agences au profit du digital ( voir aussi 130 000 nouveaux clients de Société Générale en 2015), les professionnels, eux, continuent à se rendre en agence ( pour déposer des chèques, des espèces, pour rencontrer des conseillers, etc..).

Pour attirer les professionnels et les TPE, la Caisse d’Epargne vient ainsi de lancer Diagentrepreneur, une solution digitale d’aide à la gestion financière qui leur est spécialement dédiée. Les professionnels n’ont désormais plus qu’à se connecter à ce service avec leur numéro SIRET pour pouvoir accéder à toutes leurs informations financières ( CA, rentabilité, trésorerie, taux d’endettement, délais clients, etc…). Grâce à cette solution, ils ont également accès aux données publiques de leurs concurrents.

Les chargés d’affaires de la Caisse d’Epargne, qui auront eux aussi accès à Diagentrepreneur, pourront ainsi proposer à leurs clients des solutions de gestion adaptées à leur situation. Une solution qui devrait ainsi permettre à la banque d’améliorer sa relation client.

Les banques abandonnent le secteur du charbon

Face à la pression des ONG et aux enjeux écologiques et économiques, les banques réduisent de plus en plus leurs financements de l’industrie du charbon.

Les banques abandonnent le secteur du charbonSelon un rapport publié par ONG Oxfam France et Les Amis de la Terre France, les 25 plus grandes banques mondiales ont financé les énergies fossiles ( pétrole, gaz, charbon) à hauteur de 847 milliards d’euros entre 2009 et 2014, via des prêts et des émissions d’actions et d’obligations.A titre comparatif, les grandes banques mondiales ont financé les énergies renouvelables à hauteur de 89 milliards d’euros sur cette même période, soit près de 10 fois moins que le montant alloué aux énergies fossiles.

Un phénomène que l’on retrouve également en France, où les 5 plus grandes banques ( BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Groupe BPCE et Crédit mutuel) ont financé les énergies renouvelables à hauteur de 18 milliards d’euros entre 2009 et 2014, contre 129 milliards d’euros pour les énergies fossiles sur la même période.

Mais cette tendance pourrait bien changer rapidement. En avril dernier, BNP Paribas, la Société générale et le Crédit Agricole ont ont refusé de financer de gros projets dans l’industrie du charbon en Australie ( voir aussi BNP Paribas s’ éloigne du charbon). En mai, c’était au tour du Crédit Agricole d’annoncer l’arrêt des financements de projets de mines de charbon. En septembre, la banque précisait qu’elle mettait également fin au financement des centrales électriques au charbon dans les pays à hauts revenus disposant d’alternatives au charbon.

Début octobre, la banque américaine Citi annonçait quant à elle que ses crédits aux mines de charbon avaient déjà diminué de manière significative depuis 2011, et que cette tendance allait se poursuivre. Natixis a également annoncé l’arrêt des financements de centrales électriques au charbon et de mines de charbon thermique partout à travers le monde, une décision motivée notamment par les risques économiques et réglementaires liés à l’industrie du charbon. La banque a par ailleurs annoncé qu’elle ne financerait plus les sociétés dont plus de 50 % de l’activité repose sur l’exploitation de centrales électriques au charbon ou de mines de charbon thermique.

Les 18 et 19 novembre derniers, à seulement quelques jours de la COP21, la Société générale et BNP Paribas ont annoncé la réduction de leurs financements de l’industrie du charbon. La Société générale ne financera plus les projets de mines de charbon dans le monde ainsi que les projets de centrales thermiques à charbon dans les pays de l’OCDE à revenus élevés. Elle continuera toutefois à financer les centrales à charbon dans les pays émergents tels la Russie, la Chine, l’Inde, ou l’Afrique du Sud, pour les accompagner dans la transition énergétique. Quant à BNP Paribas, la banque a décidé de doubler ses financements des énergies renouvelables, 6,9 milliards d’euros en 2014 à 15 milliards en 2020, et s’est également engagée à soutenir les obligations vertes ( voir aussi Présence de BNP Paribas sur le marché des green bonds).

Quel est le risque économie lié au financement de l’industrie du charbon pour les banques ?

D’après l’ONG Carbon Tracker Initiative, l’un des objectifs de la COP21 visant à limiter à 2 degrés Celsius le réchauffement climatique d’ici à 2050 impliquerait de ne consommer que 20 % des réserves mondiales de carbone fossile. Ce sont donc près de 80 % des réserves d’énergies fossiles dans le monde qui perdraient ainsi de leur valeur, avec de graves conséquences économiques pour les producteurs ainsi que les établissements qui les financent.

Le risque financier lié aux énergies fossiles aurait donc fini de convaincre les banques d’abandonner les financements de l’industrie du charbon.