Conséquences de la loi de transition énergétique pour les établissements financiers

La loi de transition énergétique a été adoptée en 2ème lecture à l’Assemblée nationale le 26 mai 2015. Quelles conséquences pour les établissements financiers ?

Conséquences de la loi de transition énergétique pour les établissements financiersAvec la loi de transition énergétique, trois exigences vont s’imposer aux établissements financiers. Voici les 3 exigences imposées par la loi de transition énergétique aux institutions financières.

Tout d’abord, une analyse des risques financiers liés au changement climatique et des mesures prises pour les réduire devra être intégrée au rapport au président du conseil d’administration de l’établissement financier.

Ensuite, le rapport de gestion devra expliquer comment la société prend en compte les conséquences environnementales et sociales de son activité et de l’usage des bien et services qu’elle produit. Par ailleurs, les gestionnaires d’actifs devront expliquer comment ils intègrent les critères ESG dans leur politique d’investissement. Les investisseurs devront apprécier et quantifier l’empreinte environnementale de leur portefeuille sous gestion.

Enfin, la loi de transition énergétique prévoit que le gouvernement remette au Parlement un rapport sur la mise en oeuvre d’un scénario de stress tests réguliers représentatifs des risques associés au changement climatique et qui devraient concerner les établissements financiers.

 

Vers un développement des obligations vertes ?

Le marché des obligations vertes va-t-il continuer à se développer ?

Vers un développement des obligations vertes ?D’après Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, le marché des obligations vertes va continuer son développement, notamment en Chine où le marché obligataire est en pleine expansion. La Place de Paris a pris une position leader sur le marché des obligations vertes, avec plus de 10 milliards d’encours début 2015, et le lancement de plusieurs émissions, comme celle d’Engie, ou des collectivités locales, comme la région Ile-de-France. Mirova, la filiale investissement responsable de Natixis AM, vient quant à elle de créer un fonds d’obligations vertes dédié.

La rentabilité des investissements et la prise en considération des facteurs de risque, et non de simples motifs généreux et altruistes, portent aujourd’hui cette dynamique forte et pérenne vers un développement des obligations vertes et d’une finance durable.

La finance française est bien positionnée sur la question de la transition énergétique et accélère désormais sa démarche, tout comme la finance britannique ou même la finance chinoise. Une véritable dynamique se met aujourd’hui en place. Les grandes entreprises et les investisseurs prennent désormais conscience de l’importance de la question de la transition énergétique, et de la nécessite de réorientation vers une finance durable, alors que la COP 21 débutera à Paris le 30 novembre prochain.

 

Les engagements des assurances et des banques vers une finance durable

Lors du Climate Finance Day, la conférence internationale organisée à Paris en mai dernier, de nouveaux engagements en matière de transition énergétique ont été pris par les banques et par les assurances.

Les engagements des assurances et des banques après le Climate Finance DayLe Climate Finance Day a permis à de nombreux acteurs des secteurs de la banque et de l’assurance de s’engager de manière significative sur le dossier de la transition énergétique et de la finance durable.

Les grands fonds de pension ainsi que les gérants d’actifs investissent de plus en plus dans des secteurs ayant pris en compte la réduction de leur empreinte carbone. C’est notamment le cas du fonds de pension norvégien, qui a annoncé cet été qu’il se retirait des secteurs industriels, comme les compagnies minières ou les entreprises d’énergie qui tirent plus de 30% de leur CA du charbon.

Chez Axa, on envisage désormais pour tous les fonds une nouvelle stratégie visant au retrait des entreprises les plus exposées aux activités liées au charbon. Axa envisage également pour tous ses portefeuilles « fonds généraux » l’introduction de critères ESG ( environnement, social et gouvernance). La compagnie d’assurance prévoit également plus de 3 milliards d’euros d’investissement verts d’ici à 2020. Les assureurs sont aujourd’hui engagés dans l’analyse des risques pour les entreprises exposées à des empreintes carbones élevées.

Les grandes banques françaises ont également profité du Climate Finance Day pour orienter leurs investissements en fonction de critères ESG. C’est notamment le cas de Crédit Agricole et Natexis, qui se sont engagés à mettre fin au financement des mines de charbon. Société Générale et BNP Paribas analysent quant à eux les impacts de leurs portefeuilles d’engagements sur l’environnement.

Un premier pas des assurances et des banques vers des investissements verts et une finance durable, en attendant les prochaines annonces qui seront faites lors de la COP 21 à Paris.

Obtenir un crédit avec Facebook ?

Dans un avenir proche, les banques pourraient bien s’appuyer sur les profils Facebook des emprunteurs pour décider d’accorder ou non un crédit.

Obtenir un crédit avec Facebook ?Facebook vient en effet de déposer un brevet de savoir précisément comment chaque membre est connecté à son réseau d’amis. Avec cette nouvelle technologie, Facebook vise notamment les banques, qui pourront ainsi étudier précisément les profils des emprunteurs avant de leur accorder un crédit. Cet outil permettra ainsi aux banques de connaître la fiabilité de l’emprunteur.

De nombreuses start-up se sont déjà attaquées au « scoring social » depuis plusieurs années. Lenddo avait notamment testé sa solution d’analyse crédit sur la base de l’activité des emprunteurs sur les réseaux des marchés philippin, colombien et mexicain. Cette solution permet de récupérer d’importantes informations sur les jeunes emprunteurs, qui n’ont pas encore d’historique de crédit, et qui ont parfait du mal à obtenir un prêt de manière traditionnelle. Lenddo a déjà commencé sa commercialisation auprès des banques.

Autre outil de ce type, Alipay, lancée par Alibaba, fonctionne sur la base d’un algorithme qui déduit un score de crédit via les données d’achats en ligne. De son côté, l’allemand Kreditech étudie 20 000 critères pour évaluer plus de 2 millions d’emprunteurs dans 9 pays ( Pologne, Espagne, Australie, etc…). Ces critères incluent des données récoltées sur les réseaux sociaux ou encore sur les sites de e-commerce.

Si jusqu’à maintenant ces solutions ciblent essentiellement des emprunteurs mal bancarisés, l’arrivée de Facebook sur le créneau du scoring social pourrait bien changer la donne.

 

Révision de la réglementation EMIR

La réglementation EMIR, qui instaure l’obligation de compensation pour une partie des produits dérivés de gré à gré ( dérivés OTC), va être révisée alors qu’elle vient tout juste d’être appliquée. Vers EMIR 2 ?

Révision de la réglementation EMIRLe règlement EMIR décrète l’obligation de compensation pour certains dérivés OTC ( swaps de taux d’intérêt fixe contre variable, swaps de base, contrats à terme de taux et swaps indexés sur le taux à un jour). Et alors que son application est entrée en vigueur le 6 août dernier, la réglementation EMIR va déjà être révisée, sur recommandation de l’ ESMA.

L’ ESMA a en effet proposé de mieux cibler les contreparties non financières pouvant entraîner un risque systémique. L’ ESMA propose également de préciser les règles visant à limiter la procyclicité des appels de marges des chambres de compensation (CCP), de clarifier les notions de ségrégation et de portabilité des comptes entre membres compensateurs d’une CCP et de s’équiper de mécanismes de levée de l’obligation de compensation dans certaines conditions de marché.

L’ESMA souhaite ainsi devenir un acteur incontournable du processus décisionnel et suggère donc d’ introduire des critères relatifs à la gestion du risque de ces CCP. Elle souhaite aussi qu’il soit possible de suspendre cette équivalence une fois accordée.

Mais les révisions de la réglementation EMIR ne devraient pas s’arrêter là. Le reporting des transactions sur dérivés auprès des référentiels centraux devrait notamment être étudié, en attendant le vote d’une réglementation EMIR 2, déjà dans les tuyaux.

Le système de quotas d’ émission de CO2 bientôt modifié ?

La Commission européenne envisage de réformer le système de quotas d’ émission de CO2 en place depuis 2005.

Le système de quotas d' émissions de CO2 bientôt modifié ?Alors que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques aura lieu à Paris dans à peine 2 mois, la Commission européenne travaille déjà sur la réforme du SEQE, le système d’échange de quotas d’émission de CO2. Mis en place en 2005, le système d’échange de quotas d’émission de CO2 doit être modifié pour la période courant jusqu’en 2030. Cette réforme du SEQE devra inclure l’engagement de l’Union européenne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40%.

Mais l’Europe souhaite passer à la vitesse supérieure. Alors que la réduction de la quantité globale de quotas d’émission de CO2 en circulation est actuellement de 1,74% par an, la Commission européenne souhaiterait passer à une baisse de 2,2% par an.

Le Parlement et le Conseil ont quant trouvé un accord portant sur la création d’une réserve de marché pour gérer l’excédent de quotas issu du déséquilibre actuel entre l’offre ( fixée à l’avance) et la demande ( faible du fait de la crise), qui maintient le prix de la tonne de carbone à un niveau bas et n’incite pas les investissements verts.

L’Europe prévoit de créer 2 nouveaux fonds. Un premier fond de 450 millions de quotas d’émission de CO2 sera dédié à l’innovation dans le domaine environnemental, alors qu’un second fond de 300 millions de quotas d’émission de CO2 servira à aider les États membres à faibles revenus à moderniser leurs infrastructures énergétiques.

Les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?

Y-a-t-il une crise de confiance sur les marchés financiers face à la stratégie de la Fed, au ralentissement chinois et même face aux entreprise ( avec l’exemple de Volkswagen) ?

Les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?Alors que le CAC 40 a ouvert en baisse en début de semaine après avoir gagné 1,2% la semaine derniere, les marchés vont-ils continuer à baisser ?

La zone de turbulence pourrait bien perdurer jusqu’à la fin de l’automne. Cette période de turbulence tient à la digestion des chocs estivaux et la mesure de leur impact sur la dynamique bénéficiaire des entreprises et donc sur les progressions boursières. Elle tient également au dégonflement de certaines bulles boursières liées à une action très volontaristes des banques centrales.

Dans ce contexte, quelle stratégie adopter sur les marchés financiers ?

Les obligations sont le seul actif protecteur depuis cet été: variations sur les dettes obligataires et sur la dette américaines qui sont vraiment ténues ( les taux américains ont très peu baissé cet été), le marché du crédit dans la tourmente, et le marché actions très volatile même si le marché américaine semble plus protecteur.

On annonce pourtant des chiffres optimistes: croissance américaine au 2ème trimestre révisée à la hausse à 3,9%, croissance de 0,7% en France au 2ème trimestre alors que l’on annonce 20 000 chômeurs supplémentaires de catégorie A…

D’après Olivier Delamarche, les chiffres de l’économie mondiale sont truqués ( voir Comment les chiffres de l’ économie mondiale sont manipulés). Volkswagen en est un exemple, mais les Etats font pareil: en Chine, aux Etats-Unis, en Europe, tous les chiffres officiels sont truqués et faussés. Selon lui, la croissance chinoise se situe autour de 2 à 3% et non pas au niveau annoncé ( voir Vers une récession en Chine ?).

La baisse du pétrole et la baisse de l’euro devaient apporter une croissance significative, or on ne constate toujours pas de reprise de la croissance ni de l’emploi… Aux Etats-Unis, les analystes prévoient 0% de croissance bénéficiaire sur 2015… « Comment peut avoir une croissance de 3,9% comme annoncé quand on prévoit une hausse nulle des bénéfices des entreprises ? », s’interroge Olivier Delamarche.

« Plein de choses aujourd’hui montrent que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être: sur les marchandises, sur le commerce, sur plein de chose, explique Olivier Delamarche… […] Les gens commencent à s’apercevoir que les chiffres que l’on nous donne à longueur de journée ne sont pas la réalité […] Un seul vrai truc aujourd’hui: vous achetez car vous avez une banque centrale derrière vous. Or, pourquoi les gens commencent-ils à avoir peur ? Car ils s’en sont aperçus, car madame Yellen a l’air de perdre les pédales ( voir Conséquences du maintien des taux bas de la Fed), et si elle perd les pédales, ce n’est pas bon du tout ».

Voir les vidéos les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?

La value at risk, qu’est-ce que c’est ?

La Value at Risk, ou VaR, qu’est-ce que c’est ? La VaR, ou value at risk, mesure la perte maximale d’un portefeuille.

La value at risk, qu'est-ce que c'est ?La Value at Risk indique le dégré de probabilité de l’anticipation ( voir VaR: définition de la Value at Risk). La VaR permet aux institutions financières de mesurer le risque d’un portefeuille.

Exemple:

Value at risk 99% de mon portefeuille= 100euros. En cas de perte, ma perte sera donc limitée à 100 euros dans 99% des cas. En ce qui concerne les 1% restants, la perte pourra être aussi bien de 10 euros que de 100 000 euros.

La VaR est un outil  qui est surtout utilisé par les banques et compagnies d’assurance qui ont a mesurer le risque global d’énormes portefeuilles. Les placements ayant une volatilité corrélative, on parle du couple rendement/ risque, calculé sur la base de la value at risk.

Voir la vidéo sur la VaR, ou Value at Risk.


Pour plus d’informations sur la VaR, voir aussi notre formation Notion de VaR : fondamentaux de la Value at Risk

 

Leetchi racheté par Crédit Mutuel Arkéa

Crédit Mutuel Arkéa vient de racheter 86% des parts de Leetchi, un éditeur de solutions de paiement sur internet.

Leetchi racheté par Crédit Mutuel Arkéa Leetchi, qui propose des solutions de paiement en ligne, vient de vendre 86% de ses parts au groupe de bancassurance Crédit Mutuel Arkéa, qui souhaite ainsi continuer à se développer dans la banque en ligne. Crédit Mutuel Arkéa ne compte pas s’arrêter là puisque le groupe prévoit également d’investir 10 millions d’euros dans Leetchi, après avoir déjà déboursé plus de 50 millions d’euros pour investir dans l’éditeur de solutions de paiement en ligne.

Déjà présent en France, en Allemagne et en Espagne, Leetchi, qui compte aujourd’hui plus de 3 millions d’utilisateurs et emploie une trentaine de personne, continue son développement international et s’attaquera au marché anglais à partir de début 2016. Leetchi a réussi à collecter 100 millions d’euros en 2014, et prévoit de doubler ce montant en 2015.

Le groupe avait déjà racheté Fortuneo, désormais l’une des plus grandes banques en ligne en France, avec plus de 320 000 clients à son actif. La banque en ligne est l’un des principaux axes de développement du Crédit Mutel Arkéa, qui souhaite également développer son offre sur mobile. Le groupe estime en effet que certains actes commerciaux ne peuvent pas encore être faits sur mobile, « mais ce ne sera plus le cas dans quatre ou cinq ans, estime Ronan Le Moal, directeur général du Crédit Mutuel Arkéa. Un bancassureur doit se dire que, demain, tout pourra être fait via le mobile ».

Nouvelle décollecte du Livret A en août

Avec un taux désormais rabaissé à 0,75%, le livret A enregistre une nouvelle décollecte pour le 5ème mois d’affilée.

Nouvelle décollecte du Livret A en aoûtAvec un taux à 0,75% ( voir Le taux du livret A va-t-il baisser à 0,75% ?), son plus bas niveau historique, le livret A ne séduit plus les épargnants. Au mois d’août, le livret A a enregistré une décollecte nette de 410 millions d’euros. Pour le 5ème mois de suite, les dépôts effectués sur le livret A ont été inférieurs aux retraits d’après les informations publiées par la Caisse des dépôts.

En juillet, le livret A avait déjà enregistré une décollecte nette de 970 millions d’euros. Avec une inflation trop faible et des taux de plus en plus en bas, le livret A poursuit logiquement sa dégringolade, après avoir déjà enregistré une décollecte nette de 6,13 milliards d’euros en 2014. Depuis début 2015, la décollecte du livret A atteint 3,83 milliards d’euros.

Le LDD ( Livret de développement durable) est quant à lui épargné, les dépôts du mois d’août ayant été supérieurs aux retraits de 70 millions d’euros. Depuis 2015, le LDD affiche tout de même une décollecte nette de 230 millions d’euros. L’encours total du Livret A et du LDD s’élevait à 361,1 milliards d’euros à la fin du mois d’août.