De Bâle 3 vers Bâle 4 ?

Alors que les nouvelles normes de Bâle III sont progressivement en train d’être appliquées, le comité de Bâle vient de réviser certaines de ces réglementations. Vers Bâle 4 ?

vers bale 4Les régulateurs réfléchissent à l’évolution de Bâle 3 et souhaitent désormais modifier le mode de calcul du dénominateur du ratio de solvabilité, notamment concernant les actifs pondérés par les risques (RWA). Dans cette optique, le comité de Bâle a récemment publié un texte proposant une nouvelle version d’une consultation sur la mesure du risque de crédit en méthode standard, avec notamment le retrait de certains critères d’évaluation qui semblaient très éloignés de l’appréciation des risques, au profit de notes externes cumulées à une analyse en interne. Malgré tout, certains points tels que le risque immobilier résidentiel, les entreprises investment grade ainsi que les financements spécialisés semblent encore poser problème.

Les régulateurs ont également publié une révision du cadre concernant le risque de marché. Ils ont ainsi durci le processus de validation des modèles internes, et ont inclus le risque d’illiquidité ainsi que la meilleure prise en compte des risques extrêmes. Ils estiment ainsi que les fonds propres requis au titre du risque de marché pourraient augmenter de 40 % en moyenne pondérée.

C’est d’ailleurs ce point qui inquiète le plus les professionnels, et ce malgré les nombreuses tentatives de communication des régulateurs visant à assurer que ces normes permettront bien une meilleure comparabilité des modèles internes, et qu’il s’agit pas simplement d’augmenter substantiellement les exigences globales de capital.

Pour certains analystes indépendants, l’idéal serait d’arriver à faire davantage converger les modèles internes. Mais l’exercice reste compliqué et les banques doivent pouvoir garder un peu de souplesse. La question est donc de savoir où placer le curseur. Et c’est sur ce sujet que se porteront les réflexions entourant l’évolution des normes de Bâle 3vers Bâle 4 ?

Vers une nouvelle crise financière sans précédent

D’après Patrick Artus, les banques centrales préparent le terrain de la prochaine crise financière, qui sera bien pire que la crise de 2008.

la prochaine crise financiere sera pire qu en 2008Dans son dernier livre « La folie des banques centrales », Patrick Artus critique la politique actuelle des banques centrales. Le chef économiste de Natixis estime que les banques centrales sont des pousse-au-crime et qu’elles préparent la prochaine crise financière en continuant aveuglément à faire marcher la planche à billets. Une crise financière sans précédent qui sera bien plus grave que la crise des subprimes de 2008 selon lui ( voir aussi La crise de 2008 pour les nuls). L’opinion de Patrick Artus sur les politiques des banques centrales est régulièrement partagée par Olivier Delamarche sur BFMTV ( voir Bilan du QE de la BCE).

Patrick Artus revient sur la bulle Internet à la fin des années 90, sur la crise de l’immobilier en 2007-2008, sur la crise qui a touché les pays émergents en 2013, et analyse la situation actuelle. Avec 5500 milliard d’euros de dettes souveraines à taux négatif aujourd’hui, il est légitime de se demander ce qui peut se passer, si comme le fait la Fed, les taux remontent graduellement. Pour Patrick Artus, « du moment que vous amenez les taux d’intérêt à long terme à un niveau extrêmement bas, vous êtes dans une énorme irréversibilité. »

 

Patrick Artus pointe notamment du doigt les politiques actuelles des banques centrales en matière de création monétaire. Ces politiques, sans effets sur l’économie réelle, pourraient avoir de graves conséquences à l’avenir. Il souligne toutefois les « comportements très favorables » des banques centrales lors de la crise de 2008, mais critique avant tout leur immobilise actuel.

Voir la vidéo de Patrick Artus qui prévoit une nouvelle crise financière sans précédent

 

LBO de Wendel sur Materis: échec ou réussite ?

Vendue successivement à un consortium de fonds ( CVC, Carlyle, Advent) en 2000, puis à LBO France en 2003, Materis, ex-filiale de Larfarge et numéro 2 de la peinture professionnelle en France, est rachetée par Wendel en 2007 pour 2,1 milliards d’euros.

LBO de Wendel sur MaterisLe rachat de Materis, financé essentiellement par une dette vertigineuse de 1,7 milliard d’euros, constitue encore à ce jour l’un des LBO les plus importants jamais réalisés en France. Sous l’effet de la crise qui a touché l’ensemble du secteur du bâtiment, l’activité se retourne dès 2009. Materis se trouve alors dans l’incapacité de respecter les covenants attachés à sa dette. Un premier accord sur le rééchelonnement de la dette est conclu en 2009, mais la société est incapable de faire face à ses échéances, en 2011, les créanciers exigeant un remboursement partiel anticipé de la tranche senior. En 2014, Wendel décide de procéder à la cession par bloc des principales activités, seule la branche Materis Painting étant conservée par Wendel.

LBO de Wendel sur Materis: échec ou réussite économique ?

L’exemple de Materis illustre bien comment un niveau d’endettement trop élevé et des covenants mal définis peuvent conduire, à moyen terme, à une défaillance financière.

source: Revue Banque

La CDC réfléchit aux applications de la technologie Blockchain

La CDC a rassemblé 11 partenaires pour créer un groupe de travail visant à réfléchir aux applications de la technologie Blockchain qui est derrière le bitcoin.

La CDC réfléchit aux applications de la technologie BlockchainLa technologie blockchain, ouverte et libre, permet la circulation de monnaies cryptées comme le bitcoin ( voir Les banques se mettent au Bitcoin). Cette technologie suscite un incroyable engouement dans le secteur financier, qui voit là le moyen de repenser complètement la manière dont il gère et authentifie les transactions. Si cet intérêt était jusqu’ici surtout perceptible aux Etats-Unis, il commence désormais à se développer en France.

La CDC ( Caisse des Dépôts) a ainsi rassemblé 11 partenaires ( BNP Paribas, le groupe BPCE, le Crédit Agricole, CNP Assurances, AXA, le Pôle de compétitivité « finance innovation », l’association Croissance Plus, le conservatoire national des arts et métiers ainsi plusieurs start-up spécialisées dans la technologie blockchain pour lancer un groupe de travail de place sur le sujet ( voir aussi L’ UE va renforcer le contrôle des monnaies virtuelles).

Cette groupe de travail mis en place par la CDC aura pour objectifs de réfléchir aux opportunités apportées par la technologie blockchain, ses défis techniques, réglementaires ou juridiques. Les applications concrètes de la technologie blockchain représentent autant d’ opportunités que des menaces pour le secteur de la finance, car elles permettent notamment de se passer d’intermédiaire pour effectuer des transactions… Voir aussi

Les principales mesures du QE2 de la BCE

Mario Draghi vient de présenter les nouvelles mesures du plan d’assouplissement quantitatif de la BCE. Voici les principales mesures du QE 2 de la BCE.

Les principales mesures du QE2 de la BCELa BCE vient de lancer la 2ème phase de son QE, avec de nouvelles mesures à la clef. Tout d’abord, la BCE a annoncé une baisse de 10 points de base du taux négatif de sa facilité de dépôt. Dès le 9 décembre 2015, cette facilité sera désormais taxée à 0,3 %, contre 0,2 % auparavant ( voir La BCE lance son QE2). Une mesure rapidement critiquée et jugée peu convaincante par la fédération des banques privées allemandes, qui estime que cette politique trop accommodante de la BCE pourrait avoir un impact négatif sur la valeur de l’épargne.

Le taux principal de refinancement reste inchangé, à 0,05 %, alors que beaucoup espéraient qu’il passe en négatif. Autre mesure annoncée par Mario Draghi, l’extension de la durée du QE jusqu’en mars 2017 au minimum. Le QE pourrait même continuer au-delà si l’inflation ne reprend pas.

Mario Draghi a également annoncé le réinvestissement des fonds placés dans les achats d’actifs publics aussi longtemps que nécessaire. Les fonds remboursés à la BCE par les émetteurs seront ainsi réinvestis dans le rachat de titres souverains.

La BCE va acheter des titres émis par les autorités locales pour rendre l’effet de ce QE plus proche de l’économie réelle. La BCE va aussi maintenir ses opérations de refinancement hebdomadaires à taux fixe et non à taux fixés par l’offre et la demande. Les prêts aux banques à 3 mois seront quant à eux disponibles à taux fixe pour une durée indéterminée.

La BCE table sur une croissance de 1,5 % pour la zone euro ( contre 1,4 % en septembre), 1,7 % en 2016 et 1,9 % pour 2017 ( contre 1,8 % en septembre). Elle table également sur une inflation de 0,1 % en 2015, 1 % en 2016 ( contre 1,1,% en septembre) et 1,6 % en 2017.

La BCE lance son QE2

La BCE vient d’annoncer la mise en place du QE2, la deuxième phase de son plan d’assouplissement quantitatif.

La BCE lance son QE2Pour l’entrée en vigueur de la deuxième phase du QE, Mario Draghi a annoncé une baisse du taux de dépôt de -0,2 % à -0,3 %. Le taux principal de refinancement demeure inchangé à 0,05 %, alors que beaucoup tablaient sur -0,4 %.

La baisse du taux de dépôt de -0,2 % à -0,3 % devrait permettre une meilleure circulation monétaire tout en dissuadant les banques d’utiliser cette facilité de dépôt. Alors que les taux américains devraient vraisemblablement remonter en décembre, cette baisse du taux de dépôt devrait affaiblir l’euro et aura ainsi un effet sur le taux de change. L’euro a perdu près de 12 cents depuis la mi-octobre, pour atteindre 1,05 dollar aujourd’hui.

Alors que le taux d’inflation a stagné à 0,1 % en novembre, la BCE souhaiterait se rapprocher de son objectif d’inflation, légèrement sous le seuil de 2 %. L’affaiblissement de l’euro permettra de relancer les importations, même si cela ne devrait avoir que peu d’effet sur l’inflation. En savoir plus sur les nouvelles mesures du QE2 de la BCE.

L’ UE va renforcer le contrôle des monnaies virtuelles

Suite aux attentats du 13 novembre, l’ UE souhaiterait renforcer le contrôle des monnaies virtuelles.

L' UE va renforcer le contrôle des monnaies virtuellesLes ministres de l’Intérieur et de la justice de l’UE vont se réunir vendredi 20 novembre pour proposer de nouvelles mesures visant renforcer le contrôle des méthodes de financement du terrorisme. L’UE voudrait renforcer la lutte contre le financement du terrorisme par le biais des transactions en ligne, et envisage donc de mieux contrôler les monnaies virtuelles.

Les propositions des ministres de l’Intérieur et de la justice de l’UE auront pour objectif de renforcer les contrôles des méthodes de paiement non bancaires, comme les paiements anonymes et électroniques ainsi que les monnaies virtuelles. De même les transferts d’or et de métaux précieux par des cartes prépayées seront également surveillés de près.

Le GAFI – le groupe d’action financière intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme – va élaborer de nouvelles règles permettant l’échange d’informations, notamment sur les petits mouvement d’argent, susceptibles de financer des attentats comme.

Les Anonymous avaient d’ailleurs évoqué la piste d’un financement des attentats de Paris par l’intermédiaire du Bitcoin ( voir aussi Le cours du bitcoin s’ envole). Le bitcoin permet en effet de transférer rapidement et anonymement de l’argent n’importe où dans le monde via internet et sans vérification d’une tierce partie. Outre le bitcoin, l’UE vise également tous les paiements anonymes pouvant être effectués par le biais de cartes de débit prépayées achetées en magasin, souvent utilisées pour le blanchiment d’argent ou pour des escroqueries.

Impact des nouvelles exigences imposées aux assureurs systémiques

Quel va-t-être l’impact des nouvelles exigences désormais imposées aux assureurs systémiques ?

Impact des nouvelles exigences imposées aux assureurs systémiquesL’IAIS , le régulateur des assureurs à l’échelle mondiale, a précisé au début du mois d’octobre quel sera le traitement prudentiel réservé aux assureurs systémiques. Outre l’exigence en fonds propres de base ( BCR), les assureurs systémiques devront désormais être dotés du HLA, un matelas de sécurité supplémentaire. Quelles conséquences pour les assureurs systémiques avec les nouvelles exigences réglementaires imposées par l’ IAIS ?

D’après le régulateur, qui s’est appuyé sur les chiffres de 2014 et 2015, le ratio BCR + HLA pour les assureurs systémiques est de 260 % en moyenne. En d’autres termes, les fonds propres des assureurs systémiques ont représenté 260%, en moyenne, des exigences représentées par la somme du BCR et du HLA en 2014 et 2015. Les nouvelles exigences de l’IAIS en matière de fonds propres seraient donc largement remplies par les assureurs systémiques.

Cependant, ce chiffre de 260% est une moyenne, et il est encore probable que certains assureurs systémiques puissent devoir lever du capital pour répondre aux nouvelles exigences du régulateur. Des exigences qui peuvent encore être amenées à évoluer, les calibrations n’étant pas définitives puisque la coordination avec Solvabilité 2 n’a pas encore été définie. Reste qu’en plus de ces nouvelles exigences, les assureurs systémiques devront désormais se soumettre à une surveillance accrue des régulateurs.

Le risque systémique de la gestion d’actifs

Les régulateurs accordent aujourd’hui une attention toute particulière au caractère systémique des risques liés à la gestion d’actifs.

Le risque systémique de la gestion d'actifsCertaines autorités de contrôle et de régulation étudient désormais la possibilité de renforcer la surveillance et la régulation des acteurs de la gestion d’actifs pour faire face au risque systémique.

Contrairement aux banques et aux compagnies d’assurance, les gérants d’actifs ne portent pas directement les risques liés à l’investissement dans leur bilan car ils agissent pour le compte de clients. Mais en déléguant la gestion, des problèmes d’incitation entre investisseurs finaux et gestionnaires peuvent apparaître et encourager des comportements déstabilisateurs.

« Certaines activités des gérants d’actifs comportent néanmoins des similitudes avec les activités bancaires. Les gérants d’actifs peuvent en effet créer des fonds qui sont de proches substituts des passifs monétaires des banques. Via la création de véhicules d’investissement collectifs, ils sont engagés dans différentes activités de transformation de la liquidité, et de fourniture de liquidité aux clients et aux marchés » ( source: Revue-Banque).

La vulnérabilité de l’industrie face aux chocs financiers peut être multipliée par différents phénomènes. Dans un contexte de taux bas et de faible volatilité, les investisseurs cherchent du rendement dans des investissements plus risqués ( voir aussi Impact des taux longs bas sur les fonds en euros). « Ce phénomène a pour conséquence une utilisation généralisée de certaines stratégies d’investissement. Les véhicules d’investissement collectifs qui offrent des possibilités de rachats journaliers font également face à un risque de ventes en catastrophe lorsque les conditions de marché se détériorent. Ces mécanismes sont amplifiés par l’utilisation du levier obtenu dans certains fonds via l’utilisation de dérivés (futures, options et swaps) ou les activités de prêts de titre ».

Dans ce contexte, quels types d’indicateurs de risque les régulateurs peuvent-ils créer pour surveiller les fonds d’investissement ? Comment comptent-ils mettre en place des outils qui pourraient permettre d’empêcher les investisseurs à retirer leurs fonds en même temps ? Quels pourraient être ces types d’outils ? ( mécanismes d’ajustement des valeurs liquidatives, commissions de rachat, etc…). Les régulateurs vont désormais s’atteler au problème du risque systémique lié à la gestion d’actifs

La certification AMF, c’ est quoi ?

La certification AMF, qu’est-ce que c’est ? La certification AMF est un dispositif de certification professionnelle des prestataires de services d’investissement mis en place par l’Autorité des  marchés financiers en juillet 2010.

La certification AMF, c' est quoi ?Les principes de la certification AMF

La certification AMF est un dispositif qui repose sur 4  principes:

  • Mise en place d’un mécanisme conduisant  les prestataires de services d’investissement à vérifier que leurs collaborateurs exerçant certaines fonctions disposent d’un niveau adéquat de connaissances.
  • Identification des fonctions concernées: négociateur, vendeur, analyste financier, gérant, responsable de la compensation et du post-marché, responsable de la conformité ( RCSI et RCCI).
  • Possibilité, pour les prestataires de services d’investissement, de conduire cette vérification soit de manière interne, soit en vérifiant que le collaborateur a satisfait à un examen externe certifié par l’AMF.
  • Instauration d’un « Haut Conseil certificateur de Place » chargé de rendre des avis sur le contenu des connaissances et sur les conditions pratiques de la certification des examens.

Le Haut Conseil a notamment eu pour mission d’analyser les dossiers de candidature des organismes de formation souhaitant voir leur examen certifié par l’AMF. Si plus de 50 dossiers ont été étudiés, seuls 12 organismes ( dont Actions-Finance) sont certifiés à ce jour. Ce travail de sélection se prolonge par l’analyse régulière des demandes de prolongation. La liste des organismes certifiés se trouve sur le site internet de l’AMF.