L’ intégration ESG en France

Le principe de l’intégration ESG est la prise en compte des critères ESG ( environnementaux, sociaux ou de gouvernance) dans la gestion classique.

L' intégration ESG en FranceL’intégration ESG consiste également à mettre de l’analyse ESG à disposition des équipes de gestion. Elle concerne principalement des encours importants. Mais qu’en est-il de l’intégration ESG en France ?

L’intégration ESG en France prend des formes très diverses et plus ou moins contraignantes. Selon Novethic, la diffusion de l’analyse ESG à toutes les équipes de gestion devient la norme et concernerait 2900 milliards d’euros sous gestion.

Les pratiques considérées comme les plus exigeantes ( processus ESG contraignants et intégration des critères dans la valorisation) représentent un encours de 356 milliards d’euros. Un chiffre à comparer aux 223 milliards d’euros de l’investissement socialement responsable ( ISR) et aux 3,8 milliards d’euros des investissements verts ( fonds thématiques environnementaux, green bonds ou obligations vertes, financement d’infrastructures vertes). 1952 milliards d’euros ont été exclus du fait que leurs émetteurs violaient des conventions internationales ou ne respectaient pas les recommandations du Global Compact. 583 milliards d’euros ont été soumis à une exclusion sectorielle par le gérant ( amiante, tabac, armement…).

Vers un développement des obligations vertes ?

Le marché des obligations vertes va-t-il continuer à se développer ?

Vers un développement des obligations vertes ?D’après Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, le marché des obligations vertes va continuer son développement, notamment en Chine où le marché obligataire est en pleine expansion. La Place de Paris a pris une position leader sur le marché des obligations vertes, avec plus de 10 milliards d’encours début 2015, et le lancement de plusieurs émissions, comme celle d’Engie, ou des collectivités locales, comme la région Ile-de-France. Mirova, la filiale investissement responsable de Natixis AM, vient quant à elle de créer un fonds d’obligations vertes dédié.

La rentabilité des investissements et la prise en considération des facteurs de risque, et non de simples motifs généreux et altruistes, portent aujourd’hui cette dynamique forte et pérenne vers un développement des obligations vertes et d’une finance durable.

La finance française est bien positionnée sur la question de la transition énergétique et accélère désormais sa démarche, tout comme la finance britannique ou même la finance chinoise. Une véritable dynamique se met aujourd’hui en place. Les grandes entreprises et les investisseurs prennent désormais conscience de l’importance de la question de la transition énergétique, et de la nécessite de réorientation vers une finance durable, alors que la COP 21 débutera à Paris le 30 novembre prochain.

 

Révision de la réglementation EMIR

La réglementation EMIR, qui instaure l’obligation de compensation pour une partie des produits dérivés de gré à gré ( dérivés OTC), va être révisée alors qu’elle vient tout juste d’être appliquée. Vers EMIR 2 ?

Révision de la réglementation EMIRLe règlement EMIR décrète l’obligation de compensation pour certains dérivés OTC ( swaps de taux d’intérêt fixe contre variable, swaps de base, contrats à terme de taux et swaps indexés sur le taux à un jour). Et alors que son application est entrée en vigueur le 6 août dernier, la réglementation EMIR va déjà être révisée, sur recommandation de l’ ESMA.

L’ ESMA a en effet proposé de mieux cibler les contreparties non financières pouvant entraîner un risque systémique. L’ ESMA propose également de préciser les règles visant à limiter la procyclicité des appels de marges des chambres de compensation (CCP), de clarifier les notions de ségrégation et de portabilité des comptes entre membres compensateurs d’une CCP et de s’équiper de mécanismes de levée de l’obligation de compensation dans certaines conditions de marché.

L’ESMA souhaite ainsi devenir un acteur incontournable du processus décisionnel et suggère donc d’ introduire des critères relatifs à la gestion du risque de ces CCP. Elle souhaite aussi qu’il soit possible de suspendre cette équivalence une fois accordée.

Mais les révisions de la réglementation EMIR ne devraient pas s’arrêter là. Le reporting des transactions sur dérivés auprès des référentiels centraux devrait notamment être étudié, en attendant le vote d’une réglementation EMIR 2, déjà dans les tuyaux.

Le système de quotas d’ émission de CO2 bientôt modifié ?

La Commission européenne envisage de réformer le système de quotas d’ émission de CO2 en place depuis 2005.

Le système de quotas d' émissions de CO2 bientôt modifié ?Alors que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques aura lieu à Paris dans à peine 2 mois, la Commission européenne travaille déjà sur la réforme du SEQE, le système d’échange de quotas d’émission de CO2. Mis en place en 2005, le système d’échange de quotas d’émission de CO2 doit être modifié pour la période courant jusqu’en 2030. Cette réforme du SEQE devra inclure l’engagement de l’Union européenne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40%.

Mais l’Europe souhaite passer à la vitesse supérieure. Alors que la réduction de la quantité globale de quotas d’émission de CO2 en circulation est actuellement de 1,74% par an, la Commission européenne souhaiterait passer à une baisse de 2,2% par an.

Le Parlement et le Conseil ont quant trouvé un accord portant sur la création d’une réserve de marché pour gérer l’excédent de quotas issu du déséquilibre actuel entre l’offre ( fixée à l’avance) et la demande ( faible du fait de la crise), qui maintient le prix de la tonne de carbone à un niveau bas et n’incite pas les investissements verts.

L’Europe prévoit de créer 2 nouveaux fonds. Un premier fond de 450 millions de quotas d’émission de CO2 sera dédié à l’innovation dans le domaine environnemental, alors qu’un second fond de 300 millions de quotas d’émission de CO2 servira à aider les États membres à faibles revenus à moderniser leurs infrastructures énergétiques.

Les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?

Y-a-t-il une crise de confiance sur les marchés financiers face à la stratégie de la Fed, au ralentissement chinois et même face aux entreprise ( avec l’exemple de Volkswagen) ?

Les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?Alors que le CAC 40 a ouvert en baisse en début de semaine après avoir gagné 1,2% la semaine derniere, les marchés vont-ils continuer à baisser ?

La zone de turbulence pourrait bien perdurer jusqu’à la fin de l’automne. Cette période de turbulence tient à la digestion des chocs estivaux et la mesure de leur impact sur la dynamique bénéficiaire des entreprises et donc sur les progressions boursières. Elle tient également au dégonflement de certaines bulles boursières liées à une action très volontaristes des banques centrales.

Dans ce contexte, quelle stratégie adopter sur les marchés financiers ?

Les obligations sont le seul actif protecteur depuis cet été: variations sur les dettes obligataires et sur la dette américaines qui sont vraiment ténues ( les taux américains ont très peu baissé cet été), le marché du crédit dans la tourmente, et le marché actions très volatile même si le marché américaine semble plus protecteur.

On annonce pourtant des chiffres optimistes: croissance américaine au 2ème trimestre révisée à la hausse à 3,9%, croissance de 0,7% en France au 2ème trimestre alors que l’on annonce 20 000 chômeurs supplémentaires de catégorie A…

D’après Olivier Delamarche, les chiffres de l’économie mondiale sont truqués ( voir Comment les chiffres de l’ économie mondiale sont manipulés). Volkswagen en est un exemple, mais les Etats font pareil: en Chine, aux Etats-Unis, en Europe, tous les chiffres officiels sont truqués et faussés. Selon lui, la croissance chinoise se situe autour de 2 à 3% et non pas au niveau annoncé ( voir Vers une récession en Chine ?).

La baisse du pétrole et la baisse de l’euro devaient apporter une croissance significative, or on ne constate toujours pas de reprise de la croissance ni de l’emploi… Aux Etats-Unis, les analystes prévoient 0% de croissance bénéficiaire sur 2015… « Comment peut avoir une croissance de 3,9% comme annoncé quand on prévoit une hausse nulle des bénéfices des entreprises ? », s’interroge Olivier Delamarche.

« Plein de choses aujourd’hui montrent que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être: sur les marchandises, sur le commerce, sur plein de chose, explique Olivier Delamarche… […] Les gens commencent à s’apercevoir que les chiffres que l’on nous donne à longueur de journée ne sont pas la réalité […] Un seul vrai truc aujourd’hui: vous achetez car vous avez une banque centrale derrière vous. Or, pourquoi les gens commencent-ils à avoir peur ? Car ils s’en sont aperçus, car madame Yellen a l’air de perdre les pédales ( voir Conséquences du maintien des taux bas de la Fed), et si elle perd les pédales, ce n’est pas bon du tout ».

Voir les vidéos les marchés financiers vont-ils continuer à baisser ?

Conséquences du maintien des taux bas de la Fed

Alors que la Fed vient d’annoncer qu’elle n’allait finalement pas augmenter ses taux d’intérêt à court terme, à quelles conséquences peut-on s’attendre sur les marchés financiers ?

Conséquences du maintien des taux bas de la FedSi tout le monde s’accordait à dire que la Fed allait relever ses taux en septembre ou en décembre ( voir Impact de la hausse des taux de la Fed), Janet Yellen vient finalement d’annoncer que les taux d’intérêt à court terme américains resteront à leur niveau actuel, soit proche de zéro, notamment à cause du ralentissement de l’économie chinoise ( voir Vers une récession en Chine ?).

Le CAC 40 a ouvert en léger repli, démarrant la semaine sur une note incertaine après l’annonce de Janet Yellen. La décision de la Fed de maintenir ses taux bas a déboussolé les marchés financiers. Le Fed a-t-elle commis une erreur ?

La Fed a utilisé le prétexte du ralentissement chinois pour justifier son annonce. Mais en réalité, la Fed ne peut pas augmenter les taux car il n’y a pas de croissance aux Etats-Unis, où les chiffres sont bidouillés selon Olivier Delamarche. La croissance américaine est très faible, les Etats-Unis sont toujours en déflation et tous les moteurs de l’économie se sont éteints les uns après les autres.

Si les taux de croissance annoncés aux Etats-Unis n’étaient pas faussés, si on avait les taux qui sont annoncés ( 2,5% sur l’année), la Fed n’aurait pas hésité a relever ses taux depuis plusieurs trimestres. Si elle ne les relève pas, c est qu’elle ne peut pas car il n’y a pas de croissance. La Fed vient d’ailleurs d’annoncer qu’elle abaisse ses prévisions moyen terme de croissance et d’inflation. Olivier Delamarche estime à 94 millions le nombre d’américains qui devraient travailler et qui ne travaillent pas. Selon lui, la décision de la Fed est un erreur: il n’y a rien de pire qu’une politique à taux zéro puisque cela fait choisir des mauvais actifs.

 

Vers une récession en Chine ?

Selon Olivier Delamarche, la Chine se dirige tout droit vers une récession violente, voire une dépression similaire à celles des années 30 aux Etats-Unis.

Vers une récession en Chine ?Olivier Delamarche était l’invité de BFM Business pour analyser la situation économique en Chine. Et d’après lui, la Chine va devoir faire face à une grave récession.

« La banque centrale chinoise a perdu un peu le nord, explique Olivier Delamarche. Un coup elle monte, un coup elle baisse ses taux, un coup elle monte le montant des réserves obligatoires, un coup elle les baisse. On sent bien qu’elle n’est pas à l’aise… Elle n’est pas à l’aise pourquoi ? Parce qu’elle est coincée: elle fait face à un ralentissement de croissance et à une bulle de crédit. Il faudrait faire exactement l’inverse pour l’une et pour l’autre. Aujourd’hui elle fait face depuis le début de l’année a des sorties considérables de capitaux. La banque centrale chinoise n’est pas bien car elle ne sait pas quoi faire. Sa réponse en début d’année a été de mettre 1 trillion pour relancer l’investissement et les infrastructures. Pourtant, la Chine est en surcapacité et en surinvestissement. Que font les Chinois pour maintenir la croissance ? Ils réinvestissent: c’est toujours les mêmes recettes qui ne fonctionnent pas. Malheureusement, la Chine va faire face à une récession extrêmement violente, voire à une dépression, du type des années 30 aux Etats-Unis. S’il est vrai que quand la Chine aura réglé ses problèmes, dans 5 ou 10 ans, elle tirera à nouveau la croissance mondiale car elle aura changé de modèle. Mais un changement de modèle ne se fait jamais de façon linéaire, ça se fait avec des ruptures, qui peuvent extrêmement violentes. Or, on a abusé de tout en chine: croissance, investissement, crédit, etc…, et ce pendant des années. Or il va falloir payer tout cela, et cela risque d âtre assez difficile. »

 

Stéphane Boujnah prend la direction d’ Euronext

 Stéphane Boujnah va remplacer Dominique Cerutti au poste de directeur général d’ Euronext.

Stéphane Boujnah prend la direction d' EuronextStéphane Boujnah, directeur général de Santander Global Banking and Markets pour l’Europe Continentale depuis 2014, vient d’être nommé à l’unanimité directeur général d’Euronext par le conseil de surveillance. Les actionnaires se prononceront le mois prochain quant à cette nomination.

Si les autorités boursières et le ministère des Finances des Pays-Bas approuvent cette nomination, Stéphane Boujnah remplacera Dominique Cerutti à la tête d’Euronext dès le mois de novembre. Dominique Cerutti avait annoncé son départ pour la présidence d’ Altran en avril dernier. Jos Dijsselhof assure l’intérim en attendant la prise de fonction de Stéphane Boujnah.

La nomination de Stéphane Boujnah arrive alors qu’ Euronext fait face à certaines difficultés. L’opérateur boursier avait en effet annoncé un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoyait 65 suppressions de postes au sein d’Euronext Technologies et Euronext Paris en avril dernier, plan qui n’avait pas été accepté par la Direccte (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) de la région Ile-de-France. Euronext présentera la nouvelle version de son plan de sauvegarde de l’emploi à la Direccte dans les semaines à venir.

Impact de la hausse des taux de la Fed

Que faire sur les marchés financiers avec la légère progression du CAC 40 ( +0,3% aujourd’hui) et la probable hausse des taux de la Fed ?

Impact de la hausse des taux de la FedFace aux incertitudes liées au ralentissement de l’économie chinoise ( voir Dévaluation du yuan: quels risques pour les marchés financiers ?) et la future hausse des taux de la Fed ( voir La Fed va-t-elle reporter la hausse des taux ?), mieux vaut rester prudent actuellement sur les marchés financiers.

La Fed se réunit les 16 et 17 septembre prochains: vers une hausse des taux d’intérêt ? Dans quelle mesure ?

Les déclarations des dirigeants de la Fed sont contradictoires: Rosengren veut attendre pour remonter les taux alors que Fisher dit qu’il faut monter les taux en avance malgré la faible progression des salaires et la faible inflation aux Etats-Unis. Quant à Janet Yellen, elle parle peu, ce qui laisse donc entendre que la hausse des taux prévue par la Fed ne devrait arriver qu’en décembre avec les mauvais chiffres actuels aux Etats-Unis.

Quel sera l’impact de la hausse des taux de la Fed face au ralentissement de l’économie chinoise ?

Les chiffres macroéconomiques sont mauvais partout dans le monde: , Etats-Unis, Chine, Brésil, etc… En Chine, la production industrielle et l’investissement ont augmenté moins qu’attendu au mois d’août

La chute du cours du pétrole a d’importantes conséquences sur l’économie américaine, avec de nouvelles importantes annonces de licenciements. Le pétrole de Schiste a en effet été l’un des moteurs de la légère croissance américaine avec de nombreuses créations de postes ds ce secteur. Aujourd’hui, le secteur va devoir faire face à des suppressions de postes.

Selon Olivier Delamarche, la Fed aurait dû remonter les taux beaucoup plus tôt. Mais Janet Yellen n’avait pas prévu le ralentissement de l’économie américaine et elle ne sait plus quoi faire aujourd’hui. Depuis 4 ou 5 ans, les Bourses ne suivent que les Banques Centrales. Or la Bourse est le reflet de l’économie et non pas le reflet des actes d’une banque centrale. Aujourd’hui, on est arrivé à un point très dangereux d’après Olivier Delamarche: il n’y a pas plus qu’un seul moteur aux Bourses mondiales, c’est l’action des banques centrales !

Voir la vidéo sur l’impact de la hausse des taux de la Fed

 

Quelle stratégie face à la volatilité des marchés financiers ?

Quelle stratégie d’investissement faut-il adopter face à la volatilité des marchés financiers ?

Quelle stratégie face à la volatilité des marchés financiers ?

Avec le ralentissement de l’activité chinoise ( voir La BCE modifie les règles du QE), quelles sont les tendances sur les marchés financiers ? Sur quels placements investir ? Quelles sont les bonnes idées placements du moment sur les marchés ?

Eric Bertrand, directeur de la gestion taux et crédit chez CPR Asset Management, et Pierrick Bauchet, associé gérant et directeur général délégué d’Inocap, étaient les invités de BFM Business pour faire le point sur les tendances sur les marchés financiers en ce début de mois de septembre, et ont également livré quelques bonnes idées de placements.

Voir la vidéo Quelle stratégie face à la volatilité des marchés financiers ?