Après un mois de janvier dans le rouge, février a connu une évolution contrastée en fonction des régions ou des produits , ce qui souligne bien l’incertitude environnante quant à l’évolution économique dans les mois à venir. La première quinzaine a été fortement baissière avant un inversement de la tendance dû aux bonnes nouvelles économiques en général.
Comme mentionné, la crise financière semble bien derrière nous mais la crise économique et les inquiétudes quant à l’endettement des Etats semblent peser sur les perspectives de croissance.
Les gouvernements ont sauvé les secteurs économiques et en particulier les secteurs bancaires et automobile mais à un prix élevé et sans toutefois limiter de façon significative l’augmentation du chômage. En effet la croissance ne peut être aujourd’hui relancée par les finances publiques dont le niveau de dette a atteint des records, ce qui semble laisser présager de politiques de rigueur à l’avenir : à ce titre on voit que la Grèce a déjà entamé cette période de rigueur économique, ce qui a entraîné de nombreuses grèves au cours des dernières semaines dans tout le pays et ce malgré des tentatives de rapprochement avec les Etats-Unis pour trouver de l’aide face au refus allemand notamment. La capacité de l’Union Européenne à défendre ses membres et sa devise est directement en ligne de mire dans les mois à venir, car en sus de la Grèce, ce sont l’Espagne, le Portugal et l’Irlande qui semble menacés.
Hors d’Europe on a vu que Dubaï ne résistait pas aux problèmes que connaissent les pays occidentaux et que seul son voisin, Abu Dhabi, grâce au pétrole a pu le sauver de la faillite.
Les conséquences sont directes pour le marché du crédit : les émissions d’Etats visant à financer ces déficits assèchent le marché et viennent amputer le refinancement du secteur privé, ce qui rend difficile une reprise économique. Cela semble indiquer que la croissance restera faible au cours de l’année 2010, entre incertitudes et manque de convictions quant à la reprise, et ce même si les valorisations des actions notamment restent modérées. Par ailleurs, si les taux venaient à remonter trop vite, cela entraînerait une explosion de la charge de la dette et des difficultés supplémentaires de refinancement pour les Etats.
Pour autant, les facteurs de soutien n’ont pas disparu : abondance de liquidités en mal de rémunérations, bénéfices des sociétés en hausse malgré une stagnation des chiffres d’affaires…
Tout cela explique l’évolution contrastée des indices boursiers en février (voir récapitulatif ci-dessous), alors que les matières premières comme l’or ou le pétrole ont connu de fortes croissances, apparaissant comme des valeurs refuges en période d’incertitudes.
L’euro a souffert face à la majorité des devises, sauf face à la livre Sterling qui semble incapable de recouvrir les pertes enregistrées au cours de la dernière année et ne retrace que très partiellement la remontée du dollar.