Le sommet européen des 28 et 29 juin a considérablement élargi les possibilités d’attribution d’aides financières aux pays en difficulté. Au point que le risque existe de voir le canot de sauvetage européen sombrer à force de surcharge.
Le FESF et le MES sont autorisés à emprunter jusqu’à 940 milliards d’euros sur les marchés, emprunts garantis par leurs Etats-actionnaires. Le FESF et le MES bénéficient de la meilleure notation de agences ( AAA) et de taux très bas, autour de 2,5%, ce qui leur permet de reprêter cet argent à environ 3% aux pays en difficulté, incapables de trouver à moins de 6%.
Mais ce système risque d’être victime d’un cercle vicieux. Les taux auxquels empruntent le FESF et le MES dépendent en effet de la confiance qu’inspirent aux marchés leurs garants. Or, plus ces organismes prêtent, plus les pays voient leur dette s’alourdir, puisque la comptabilité européenne assimile une simple garantie à un endettement. Au titre des mesures décidées, l’endettement français sera ainsi augmenté de 58 milliards en 2013. En attendant la suite.
Si les choses ne s’arrangent pas, viendra un moment où l’énormité des prêts garantis par les pays « solides » minera leur propre notation.
« A chaque dégradation d’un pays, reconnaît un collaborateur du commissaire européen à l’économie, Olli Rhen, nous courons le risque d’une dégradation du FESF« . Qui, du coup, empruntera plus cher et sera amené à durcir ses conditions pour les pays en difficulté, rendant leur sauvetage encore plus délicat. Et de conclure: « Heureusement, les marchés ne suivent pas aveuglément les notations, comme on l’a vu avec la France, qui, après sa dégradation par Standard & Poor’s, en janvier 2012, empruntait moins cher qu’avant« .
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source: le canard enchainé