Le temps où le LBO pouvait rapporter gros aux dirigeants semble aujourd’hui révolu. Comment expliquer ce phénomène ?
Les entreprises acquises en LBO ne rapportent plus autant à leurs dirigeants. Pourquoi le LBO ne rapporte plus et est devenu moins attractif ? Les raisons principales sont la pression fiscale accrue et la conjoncture qui s’est nettement assombrie.
Les dirigeants français de LBO avaient jusqu’ici toujours bénéficié d’un rapport de force plus favorable et gagné plus que les dirigeants britanniques de LBO. En contrepartie, les dirigeants français devaient s’adapter à des objectifs de performance plus élevés. Mais la crise est passée par là et certaines de ces entreprises n’y ont pas survécu.
La pression fiscale exercée par le gouvernement socialiste est également l’un des principaux facteurs expliquant la perte d’attractivité du LBO.
La convergence du régime sur les plus-values de cession de 34 % vers celui de l’impôt sur le revenu, jusqu’à 62 % avec prélèvements sociaux, a marqué le début de la fin de l’ère dorée du LBO. Des dirigeants de la société Hubert, détenue par Apax et revendue à la société IAWS en 2004 ( avant les nouvelles mesures fiscales), ont ainsi vu leur plus-value à la revente requalifiée en salaire. Leur taux d’imposition a donc bondi de 16 % à 49 %. Le Conseil d’Etat a alors jugé que la somme investie au départ par le dirigeant pour accéder au capital (13 600 euros, soit moins de 1 % de la plus-value finale) était trop faible.
Selon Frédéric Hennes, associé au cabinet Degroux Brugere, « il y a désormais une volonté délibérée de l’administration fiscale de mettre à mal les schémas d’accès au capital des dirigeants dans les opérations de “private equity”, quand bien même il y a un risque d’investissement au départ ». Les dirigeants préfèrent désormais investir dans des instruments de capital moins risqués que le LBO…
source: lesechos.fr