La BCE vient d’annoncer le lancement d’un programme de quantitative easing ( QE). Quelles seront les conséquences de cette mesure ?
Mario Draghi vient en effet d’annoncer la mise en place d’un programme d’assouplissement quantitatif ( quantitative easing). Alors que les marchés tablaient sur un QE d’au moins 1 000 milliards d’euros, Mario Draghi a annoncé un chiffre de 60 milliard d’euros mensuels jusqu’à septembre 2016, soient 10 milliards d’euros de rachats de crédits titrisés ( ABS) et d’obligations sécurisées déjà annoncées, et 50 milliards d’euros de rachats supplémentaires de dettes souveraines.
Pour pouvoir bénéficier du vote de la Bundesbank en faveur du quantitative easing, Mario Draghi a été obligé de réduire la mutualisation de la dette rachetée. Seulement 20 % des dettes rachetées seront mutualisées. Or, sur ces 20 %, 60 % de la dette mutualisée concernera la dette d’institutions européennes, donc de la dette déjà mutualisée. Au total, seulement 8 % de la dette souveraine rachetée sera mutualisée au sein de la BCE, soit la partie des pertes éventuelles que la BCE peut assumer avec son fonds de réserve ( 7,5 milliards d’euros en 2013).
Avec ce QE, les banques centrales des Etats membres les plus fragiles vont prendre des risques importants en rachetant leurs dettes souveraines. De plus, ce QE a fait gonfler les prix et pourrait bien entraîner remontée des taux lorsqu’il sera terminé. En cas de correction, et avec la bulle qui existe sur la dette portugaise, italienne, espagnole et même française, les banques centrales auront racheté au plus haut et devront donc assumer des pertes. Au final, si les pertes s’avèrent trop importantes, ce sont les contribuables de ces pays qui paieront la facture.
Voir la vidéo d’Olivier Delamarche sur les conséquences du QE de la BCE
Voir également la vidéo de Jacques Sapir et Laurent Berrebi sur les effets du quantitative easing de la BCE
Source: latribune.fr