Les dérivés de crédits à risque ( CDO) sont donc de retour aux Etats-Unis, mais sont désormais adossés sur les prêts crédits aux entreprises et non plus sur l’immobilier résidentiel. Lorsque la bulle immobilière américaine a explosé en 2007, la valeur de ces titres dérivés s’est effondrée, entraînant des milliards de dollars de pertes pour les investisseurs et propageant la crise financière la plus grave depuis 1929. Le marché des CDO est passé de 520 milliards de dollars en 2006 à 4,3 milliards de dollars en 2009. Le marché des CDO a donc disparu et laissé place au marché des CLO ou « Collaterized Loan Obligation », des dérivés de crédits adossés à des prêts aux entreprises.
Il y a eu 50 milliards de dollars de CLO émis depuis le début de l’année aux Etats-Unis, avec 70 milliards attendus pour l’ensemble de 2013, pour un total de 100 milliards de dollars dans le monde entier. L’activité en Europe est beaucoup plus marginale, avec seulement 6 milliards de dollars de CLO depuis le début 2013.Goldman Sachs, Morgan Stanley, Barclays et Citigroup sont les banques les plus actives sur le marché des CLO. Les banques françaises ne sont quant à elles pas très friandes de ce genre de produits.
Les CLO fonctionnent avec d’un côté du bilan les crédits de sociétés auxquels ils sont adossés, et de l’autre des « tranches » achetées par des investisseurs, dont le rendement varie en fonction du risque.
La tranche « junior » ou « equity » est la plus risquée: c’est elle qui encaisse les pertes des premiers éventuels défauts de paiement. Elle est donc très prisée des fonds spéculatifs qui veulent doper leurs rendements. Vient ensuite la tranche dite « mezzanine » puis la tranche « senior », la moins risquée, prisée des assureurs et des banques.
Avant la crise, les tranches senior de beaucoup de produits structurés immobiliers bénéficiaient d’excellentes notes de la part des agences de notations, et des investisseurs les ont achetées les yeux fermés. Mais quand tous les actifs sont corrélés, à l’instar des prêts hypothécaires tous liés au même marché immobilier, plus rien n’est sûr, même la tranche senior.
Les acheteurs de ces produits sont désormais prudents et tendent à embaucher des spécialistes indépendants pour évaluer les CLO, sans se reposer sur les agences de notation.
source: boursorama