Combien va coûter la recapitalisation des banques grecques ?

Malgré l’accord conclut avec l’Eurogroupe permettant de débloquer un nouveau prêt de 86 milliards d’euros, la sortie de la Grèce de l’euro est plus que jamais d’actualité… Combien va coûter la recapitalisation des banques grecques ?

Combien va coûter la recapitalisation des banques grecquesD’après Jacques Sapir, la Grèce ne remboursera pas son nouvel emprunt de 86 milliards d’euros. Il estime qu’il aurait été plus logique de faire ce qu’avait réclamé l’ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis ( voir aussi Démission de la vice-ministre des Finances grecque), à savoir réquisitionner la banque centrale de Grèce et nationaliser les banques pour traiter la question de leur recapitalisation et ainsi s’orienter vers une sortie de l’euro.

Le problème de la Grèce n’est pas réglé selon Jérôme Dedeyan, président fondateur du groupe Eres. La question de la sortie de la Grèce de l’euro est toujours à l’ordre du jour et le sera de plus en plus. Alexis Tsipras a trahi sa propre majorité et ne pourra probablement pas rester au pouvoir. On peut s’attendre à des élections anticipées en Grèce.

Combien va coûter la recapitalisation des banques grecques ?

Selon Jacques Sapir, les problèmes de prêts non performants dans les banques grecques vont obliger les pays membres de la zone euro à les recapitaliser. Si les banques grecques avaient été recapitalisées le 25 juin, cela aurait coûté entre 7 et 15 milliards d’euros. Or, si l’on recapitalise aujourd’hui, il faudra désormais sortir 30 milliards d’euros, et peut-être 35 voire 40 milliards d’euros dans une semaine.

La Grèce est dans une spirale qui l’entraine vers le fond. Les mesures imposées par l’Eurogroupe vont aggraver la situation et il faudra pourtant relancer l’économie grecque. Jacques Sapir estime qu’il faudra pas prêter 86 milliards d’euros, mais 120 à 140 milliards d’euros, ou alors il faudra laisser la Grèce sortir de l’euro. La Grèce est insolvable et n’est pas en situation de rembourser sa dette. Il faudra bien tenir compte un jour de cette insolvabilité…

Grâce au tourisme, de l’argent rentre actuellement en Grèce, le tourisme représentant une manne financière de 40 milliards d’euros ( 16 à 18% du PIB). En acceptant les réformes, la Grèce a tout simplement acheté du temps pour ne pas planter la saison touristique.

Si la Grèce revient à la drachme ( voir aussi Le retour de la Grèce à la drachme serait impossible), ce ne serait pas dévastateur selon Jacques Sapir. L’effet d’inflation induit par la dépréciation serait assez limité. Les exportations de la Grèce redeviendraient compétitives. La Grèce a un potentiel de croissance et de rebond même avec une monnaie dévaluée et pourrait donc très bien sortir de l’euro dès aujourd’hui.

Pourquoi la Grèce ne veut pas sortir de l’euro ?

– La Grèce ne veut pas revivre la guerre civile de 1944 à 1948, traumatisme majeur dans la société grecque.
-Les grecs ne veulent pas être rejetés de l’Europe.
– La Grèce est un pays post-colonial, ce qui explique l’inachèvement de l’Etat grec. Les grecs ont tendance a voir dans les institutions européennes l’instrument par lequel ils pourraient moderniser leur pays.

Voir la vidéo sur le coût de la recapitalisation des banques grecques et la sortie de la Grèce de l’euro, un sujet plus que jamais d’actualité.

Analyse du ralentissement de l’ économie chinoise

La Chine a enregistré une chute de 18,1% des importations en mai, soit le 7ème mois consécutif de repli. Comment analyser le ralentissement de l’économie chinoise ?

Analyse du ralentissement de l' économie chinoiseEn France, la baisse du CAC 40 peut s’expliquer par l’enlisement du dossier grec ( voir Combien va coûter la sortie de la Grèce de la zone euro ?), la tension sur le marché obligataire qui fait peur au marché actions ( voir Quelle tendance sur les marchés obligataires ?), ainsi que par le ralentissement sur le marché chinois, avec la chute des importations ( -18% en mai).

La ralentissement de l’économie en Chine suscite de nombreuses inquiétudes: à la baisse de 18% des importations s’ajoute la baisse des exportations de 2,5% en mai. De plus, la hausse du marché chinois est tout simplement inexplicable, avec une hausse de 120% depuis juillet et une baisse des bénéficies de 10% en glissement annuel. En 2007-2008, le marché chinois avait également connu une forte hausse, puis la bulle avait éclaté.

La Chine exporte de moins en moins car les pays occidentaux, privés de croissance, n’achètent plus les produits chinois. La Chine avait justifié la baisse de ses importations par un changement de politique économique, désormais recentrée vers le développement de l’économie intérieure et de la consommation pour favoriser la croissance.

Des explications qui ne semblent pas convaincre Olivier Delamarche, invité sur BFMTV pour analyser les mauvais chiffres de l’économie chinoise ( voir Les faux chiffres de la croissance chinoise). Selon lui, les marchés chinois sont déconnectés des fondamentaux. Il recommande donc de ne pas investir sur le marché chinois, qui est un marché purement de flux ( voir aussi Comment investir sur le marché chinois ?).

Voir la vidéo de l’analyse du ralentissement de l’ économie chinoise

Les faux chiffres de la croissance chinoise

Olivier Delamarche a analysé les récents chiffres de la croissance chinoise. Et selon lui, ils sont tout simplement bidonnés.

Les faux chiffres de la croissance chinoiseAlors que le PIB chinois avait enregistré une hausse de 7,4% en 2014, soit le plus faible taux de croissance en Chine depuis ces 24 dernières années, on annonce aujourd’hui une croissance du PIB chinois de 6 à 7% pour 2015. On annonce également une hausse des ventes au détail de 10% en avril, soit le rythme le plus de bas en 9 ans.

Or, d’après Olivier Delamarche, les chiffres de la croissance chinoise sont bidonnés. Comment la Chine peut-elle bénéficier d’une croissance de 7% en 2015, alors que dans le même temps ses importations ont baissé de 18% et que ses exportations ont baissé de 3% ? C’est la question posée par Olivier Delamarche sur BFMTV, qui estime même que la croissance réelle de la Chine pourrait être négative. Il va plus loin en déclarant que les chiffres de la croissance américaine devraient eux-aussi être faussés à l’avenir grâce au changement annoncé des méthodes de calcul du PIB.

Voir la vidéo sur les faux chiffres de la croissance chinoise

Quel bilan pour le QE de la BCE ?

Alors que les taux longs sont au menu de la réunion de politique monétaire de la BCE de mercredi, quel bilan faire aujourd’hui du QE ?

Quel bilan pour le QE de la BCE ?Olivier Delamarche et Pierre Sabatier, membres des Éconoclastes, ont analysé les effets de l’assouplissement quantitatif de la BCE. Et selon eux, le QE n’est pour rien dans l’amélioration des 6 premiers mois en Europe. Olivier Delamarche estime même que la situation ne s’améliore pas en Europe. L’Europe ne pourra pas repartir avec la baisse des exportations chinoises vers les Etats-Unis ou l’Europe: pas de croissance en Chine, au Japon, aux Etats-Unis…

Olivier Delamarche estime que la croissance réelle des Etats-Unis n’est pas de -0,7% mais plutôt de -1,4% sur le premier trimestre, principalement à cause des 106 milliards de variations de stock sur le PIB américain.

Le Japon est quant à lui en récession malgré les chiffres récemment publiés: non consommation, hausse des prix avec la baisse du yen, qui ne peut pas remonter a cause des QE consécutifs, baisse des ventes au détail ds les petits supermarchés de -5 à -20%, etc…

Au final, il n’y a pas de croissance dans le monde: seuls les marchés actions croissent actuellement car on leur injecte de l’argent. Dans ce contexte, comment relancer l’économie européenne ?

L’Europe aura bien du mal a rebondir, car l’objectif principal du QE était la baisse de l’euro pour favoriser les exportations, alors même que l’économie mondiale ralentit… D’après Olivier Delamarche, la situation économique actuelle n’est pas meilleure que celle de 2008, avant la crise des subprimes, et la hausse des marchés est aujourd’hui injustifiable. Quelles conséquences pour les investisseurs ?

Voici le bilan du QE de la BCE par Olivier Delamarche et Pierre Sabatier

Impact de la baisse de l’ euro sur les exportations

Quel est l’impact de la baisse de l’euro sur les entreprises et les exportations ?

Impact de la baisse de l' euro sur les exportationsL’ euro a baissé de 24% en 1 an, s’établissant actuellement à 1,05 dollar contre 1,40 dollar en mai 2014. Selon Véronique Riches-Flores, économiste indépendante chez RF Research, la baisse de l’euro permet aux entreprise d’augmenter leurs prix à l’exportation hors de la zone euro. Depuis novembre, les entreprises françaises ont en effet augmenté leurs marges de 5% en moyenne à l’exportation par rapport à l’évolution du taux de change moyen.

L’assureur Euler Hermès attend quant à lui une hausse de 20 milliards d’euros des exportations de la France en 2015, soit une hausse de 4,5%, dont 9 milliards seraient directement imputables à la baisse de l’euro.

Cependant, Véronique Riches-Flores rappelle que la baisse de l’euro ne devrait avoir aucun effet sur le volume des exportations. L’expérience de la dépréciation du yen durant 2 ans montre que le Japon n’a pas augmenté ses volumes d’exportations: les entreprises japonaises s’y sont retrouvées grâce à la hausse de leurs marges, mais l’activité nippone n’a pas été impactée par la baisse du yen. « Attention aux effets bénéfiques de la baisse de l’euro« , précise l’économiste lors d’un entretien diffusé sur BFMTV.

Les prix d’importation suivant l’évolution inverse du taux de change, la baisse de l’euro aura également un impact sur les importations de la France, plus particulièrement dans le secteur des biens de consommation et des biens d’équipements. Au Japon, la dépréciation du yen a renchéri les importations, et la consommation nipponne a été touchée par la perte de pouvoir d achat.

Voir la vidéo Impact de la baisse de l’ euro sur les exportations