L’ intégration ESG en France

Le principe de l’intégration ESG est la prise en compte des critères ESG ( environnementaux, sociaux ou de gouvernance) dans la gestion classique.

L' intégration ESG en FranceL’intégration ESG consiste également à mettre de l’analyse ESG à disposition des équipes de gestion. Elle concerne principalement des encours importants. Mais qu’en est-il de l’intégration ESG en France ?

L’intégration ESG en France prend des formes très diverses et plus ou moins contraignantes. Selon Novethic, la diffusion de l’analyse ESG à toutes les équipes de gestion devient la norme et concernerait 2900 milliards d’euros sous gestion.

Les pratiques considérées comme les plus exigeantes ( processus ESG contraignants et intégration des critères dans la valorisation) représentent un encours de 356 milliards d’euros. Un chiffre à comparer aux 223 milliards d’euros de l’investissement socialement responsable ( ISR) et aux 3,8 milliards d’euros des investissements verts ( fonds thématiques environnementaux, green bonds ou obligations vertes, financement d’infrastructures vertes). 1952 milliards d’euros ont été exclus du fait que leurs émetteurs violaient des conventions internationales ou ne respectaient pas les recommandations du Global Compact. 583 milliards d’euros ont été soumis à une exclusion sectorielle par le gérant ( amiante, tabac, armement…).

Conséquences de la loi de transition énergétique pour les établissements financiers

La loi de transition énergétique a été adoptée en 2ème lecture à l’Assemblée nationale le 26 mai 2015. Quelles conséquences pour les établissements financiers ?

Conséquences de la loi de transition énergétique pour les établissements financiersAvec la loi de transition énergétique, trois exigences vont s’imposer aux établissements financiers. Voici les 3 exigences imposées par la loi de transition énergétique aux institutions financières.

Tout d’abord, une analyse des risques financiers liés au changement climatique et des mesures prises pour les réduire devra être intégrée au rapport au président du conseil d’administration de l’établissement financier.

Ensuite, le rapport de gestion devra expliquer comment la société prend en compte les conséquences environnementales et sociales de son activité et de l’usage des bien et services qu’elle produit. Par ailleurs, les gestionnaires d’actifs devront expliquer comment ils intègrent les critères ESG dans leur politique d’investissement. Les investisseurs devront apprécier et quantifier l’empreinte environnementale de leur portefeuille sous gestion.

Enfin, la loi de transition énergétique prévoit que le gouvernement remette au Parlement un rapport sur la mise en oeuvre d’un scénario de stress tests réguliers représentatifs des risques associés au changement climatique et qui devraient concerner les établissements financiers.

 

Vers un développement des obligations vertes ?

Le marché des obligations vertes va-t-il continuer à se développer ?

Vers un développement des obligations vertes ?D’après Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, le marché des obligations vertes va continuer son développement, notamment en Chine où le marché obligataire est en pleine expansion. La Place de Paris a pris une position leader sur le marché des obligations vertes, avec plus de 10 milliards d’encours début 2015, et le lancement de plusieurs émissions, comme celle d’Engie, ou des collectivités locales, comme la région Ile-de-France. Mirova, la filiale investissement responsable de Natixis AM, vient quant à elle de créer un fonds d’obligations vertes dédié.

La rentabilité des investissements et la prise en considération des facteurs de risque, et non de simples motifs généreux et altruistes, portent aujourd’hui cette dynamique forte et pérenne vers un développement des obligations vertes et d’une finance durable.

La finance française est bien positionnée sur la question de la transition énergétique et accélère désormais sa démarche, tout comme la finance britannique ou même la finance chinoise. Une véritable dynamique se met aujourd’hui en place. Les grandes entreprises et les investisseurs prennent désormais conscience de l’importance de la question de la transition énergétique, et de la nécessite de réorientation vers une finance durable, alors que la COP 21 débutera à Paris le 30 novembre prochain.

 

Les engagements des assurances et des banques vers une finance durable

Lors du Climate Finance Day, la conférence internationale organisée à Paris en mai dernier, de nouveaux engagements en matière de transition énergétique ont été pris par les banques et par les assurances.

Les engagements des assurances et des banques après le Climate Finance DayLe Climate Finance Day a permis à de nombreux acteurs des secteurs de la banque et de l’assurance de s’engager de manière significative sur le dossier de la transition énergétique et de la finance durable.

Les grands fonds de pension ainsi que les gérants d’actifs investissent de plus en plus dans des secteurs ayant pris en compte la réduction de leur empreinte carbone. C’est notamment le cas du fonds de pension norvégien, qui a annoncé cet été qu’il se retirait des secteurs industriels, comme les compagnies minières ou les entreprises d’énergie qui tirent plus de 30% de leur CA du charbon.

Chez Axa, on envisage désormais pour tous les fonds une nouvelle stratégie visant au retrait des entreprises les plus exposées aux activités liées au charbon. Axa envisage également pour tous ses portefeuilles « fonds généraux » l’introduction de critères ESG ( environnement, social et gouvernance). La compagnie d’assurance prévoit également plus de 3 milliards d’euros d’investissement verts d’ici à 2020. Les assureurs sont aujourd’hui engagés dans l’analyse des risques pour les entreprises exposées à des empreintes carbones élevées.

Les grandes banques françaises ont également profité du Climate Finance Day pour orienter leurs investissements en fonction de critères ESG. C’est notamment le cas de Crédit Agricole et Natexis, qui se sont engagés à mettre fin au financement des mines de charbon. Société Générale et BNP Paribas analysent quant à eux les impacts de leurs portefeuilles d’engagements sur l’environnement.

Un premier pas des assurances et des banques vers des investissements verts et une finance durable, en attendant les prochaines annonces qui seront faites lors de la COP 21 à Paris.

Obtenir un crédit avec Facebook ?

Dans un avenir proche, les banques pourraient bien s’appuyer sur les profils Facebook des emprunteurs pour décider d’accorder ou non un crédit.

Obtenir un crédit avec Facebook ?Facebook vient en effet de déposer un brevet de savoir précisément comment chaque membre est connecté à son réseau d’amis. Avec cette nouvelle technologie, Facebook vise notamment les banques, qui pourront ainsi étudier précisément les profils des emprunteurs avant de leur accorder un crédit. Cet outil permettra ainsi aux banques de connaître la fiabilité de l’emprunteur.

De nombreuses start-up se sont déjà attaquées au « scoring social » depuis plusieurs années. Lenddo avait notamment testé sa solution d’analyse crédit sur la base de l’activité des emprunteurs sur les réseaux des marchés philippin, colombien et mexicain. Cette solution permet de récupérer d’importantes informations sur les jeunes emprunteurs, qui n’ont pas encore d’historique de crédit, et qui ont parfait du mal à obtenir un prêt de manière traditionnelle. Lenddo a déjà commencé sa commercialisation auprès des banques.

Autre outil de ce type, Alipay, lancée par Alibaba, fonctionne sur la base d’un algorithme qui déduit un score de crédit via les données d’achats en ligne. De son côté, l’allemand Kreditech étudie 20 000 critères pour évaluer plus de 2 millions d’emprunteurs dans 9 pays ( Pologne, Espagne, Australie, etc…). Ces critères incluent des données récoltées sur les réseaux sociaux ou encore sur les sites de e-commerce.

Si jusqu’à maintenant ces solutions ciblent essentiellement des emprunteurs mal bancarisés, l’arrivée de Facebook sur le créneau du scoring social pourrait bien changer la donne.

 

Révision de la réglementation EMIR

La réglementation EMIR, qui instaure l’obligation de compensation pour une partie des produits dérivés de gré à gré ( dérivés OTC), va être révisée alors qu’elle vient tout juste d’être appliquée. Vers EMIR 2 ?

Révision de la réglementation EMIRLe règlement EMIR décrète l’obligation de compensation pour certains dérivés OTC ( swaps de taux d’intérêt fixe contre variable, swaps de base, contrats à terme de taux et swaps indexés sur le taux à un jour). Et alors que son application est entrée en vigueur le 6 août dernier, la réglementation EMIR va déjà être révisée, sur recommandation de l’ ESMA.

L’ ESMA a en effet proposé de mieux cibler les contreparties non financières pouvant entraîner un risque systémique. L’ ESMA propose également de préciser les règles visant à limiter la procyclicité des appels de marges des chambres de compensation (CCP), de clarifier les notions de ségrégation et de portabilité des comptes entre membres compensateurs d’une CCP et de s’équiper de mécanismes de levée de l’obligation de compensation dans certaines conditions de marché.

L’ESMA souhaite ainsi devenir un acteur incontournable du processus décisionnel et suggère donc d’ introduire des critères relatifs à la gestion du risque de ces CCP. Elle souhaite aussi qu’il soit possible de suspendre cette équivalence une fois accordée.

Mais les révisions de la réglementation EMIR ne devraient pas s’arrêter là. Le reporting des transactions sur dérivés auprès des référentiels centraux devrait notamment être étudié, en attendant le vote d’une réglementation EMIR 2, déjà dans les tuyaux.

Le système de quotas d’ émission de CO2 bientôt modifié ?

La Commission européenne envisage de réformer le système de quotas d’ émission de CO2 en place depuis 2005.

Le système de quotas d' émissions de CO2 bientôt modifié ?Alors que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques aura lieu à Paris dans à peine 2 mois, la Commission européenne travaille déjà sur la réforme du SEQE, le système d’échange de quotas d’émission de CO2. Mis en place en 2005, le système d’échange de quotas d’émission de CO2 doit être modifié pour la période courant jusqu’en 2030. Cette réforme du SEQE devra inclure l’engagement de l’Union européenne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40%.

Mais l’Europe souhaite passer à la vitesse supérieure. Alors que la réduction de la quantité globale de quotas d’émission de CO2 en circulation est actuellement de 1,74% par an, la Commission européenne souhaiterait passer à une baisse de 2,2% par an.

Le Parlement et le Conseil ont quant trouvé un accord portant sur la création d’une réserve de marché pour gérer l’excédent de quotas issu du déséquilibre actuel entre l’offre ( fixée à l’avance) et la demande ( faible du fait de la crise), qui maintient le prix de la tonne de carbone à un niveau bas et n’incite pas les investissements verts.

L’Europe prévoit de créer 2 nouveaux fonds. Un premier fond de 450 millions de quotas d’émission de CO2 sera dédié à l’innovation dans le domaine environnemental, alors qu’un second fond de 300 millions de quotas d’émission de CO2 servira à aider les États membres à faibles revenus à moderniser leurs infrastructures énergétiques.