La finance verte, qu’ est-ce que c’ est ?

Green bonds ( obligations vertes), fonds verts, taxe carbone, etc… La finance verte représente l’ensemble des services proposés par les marchés financiers pour investir dans des projets qui visent à réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement.

La finance verte, qu' est-ce que c' est ?La finance verte continue son développement. Après la taxe carbone, l’explosion des obligations vertes ( dont 1,25 milliard de dollars de green bonds émis par EDF la semaine dernière) et des investissements dans les énergies renouvelables (+55 % entre 2009 et 2014), le fonds vert pour le climat qui atteint déjà 10,2 milliards d’euros, etc… la finance verte est aujourd’hui au coeur des débats et sera au centre des négociations de la COP21 qui aura lieu dans quelques semaines à Paris.

Principal objectif de cet évènement: identifier les sources de financement permettant de débloquer une enveloppe de 100 milliards de dollars par an en faveur des pays en développement afin de les aider à faire face aux changements climatiques. 87 milliards seraient déjà sécurisés: 62 milliards de fonds publics et privés, ainsi que 15 milliards supplémentaires promis par les banques de développement.

Le rôle du privé dans la finance verte ne se limite pas à cette enveloppe des 100 milliards. Car c’est l’ensemble du système financier qui doit se réformer pour soutenir la transition mondiale vers une économie bas carbone. Les investisseurs institutionnels sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles.

Des marchés du carbone ont été expérimentés dans 40 pays et 20 villes représentant 12% des émissions mondiales, en attendant le marché national chinois (26% des émissions) attendu en 2016. La Suède a été le premier pays à instaurer une taxe carbone au début des années 1990, entraînant depuis une baisse de 23% de ses émissions de CO2 et une croissance de 60%.

Selon l’ONG américaine Ceres, 1000 milliards de dollars par an seront nécessaires d’ici à 2030 pour verdir l’économie mondiale.

Mais le risque systémique plane. La décarbonisation de l’économie doit être gérée avec minutie afin d’éviter un choc trop brutal pour les industries polluantes et l’éclatement d’une bulle carbone.

Lancement d’ Orange Cash avant la banque en ligne

Orange vient de lancer Orange Cash, son service de paiement via mobile, pour préparer le lancement de son service de transfert d’argent puis de sa banque en ligne ( voir Ouverture de la banque Orange en 2016 ?).

Lancement d' Orange Cash avant la banque en ligneLe lancement d’Orange Cash, le service de paiement mobile d’Orange, représente la 1ère étape de l’opérateur téléphonique vers sa conquête du marché de la banque en ligne. En s’attaquant au marché de la banque en ligne, Orange espère générer 400 millions d’euros supplémentaires d’ici à 2020. Pour cela, Orange compte s’appuyer sur le paiement mobile, les transferts d’argent ainsi que la banque en ligne. Car avec Orange Cash, l’opérateur ne touchera que 0,79 centimes par rechargement de la réserve d’argent si le client fait cette opération avec une carte bancaire, et ne touchera rien s’il choisit de le faire par virement.

Orange va donc lancer Orange Money, un service de transfert d’argent à l’international, début 2016, avant de préparer le lancement de sa banque en ligne vers fin 2016. Et c’est sur sa future banque en ligne qu’Orange compte s’appuyer pour atteindre ses objectifs de revenus supplémentaires. La banque en ligne Orange aura pour but d’être une banque de complément. Elle ne remplacera pas la banque traditionnelle mais permettra à ses clients d’effectuer de petites opérations sécurisées de manière instantanée. Orange vise une clientèle jeune et connectée, comme l’expliquait récemment Stéphane Richard, PDG de l’opérateur: « L’ambition qu’on s’est fixée en France, ou, en tout cas, sur le marché européen, c’est de lancer une vraie banque mobile, 100 % digitale. Cela sera une banque de complément, celle que vous utilisez avec votre communauté d’amis et qui va permettre de faire des petites opérations totalement sécurisées instantanément. »

En Pologne, Orange s’est allié à mBank, 3ème banque du pays, pour le lancement d’une application mobile permettant de payer en ligne, transférer de l’argent, souscrire un crédit, etc… Fort de plus 100 000 clients convaincus par cette application de paiement en ligne, Orange souhaite se baser sur ce modèle pour sa banque en ligne en France. Le défi pour Orange sera d’abord de trouver une banque qui acceptera un partenariat, et si les grandes banques ne devraient pas souhaiter s’engager dans cette voie, un petit acteur pourrait bien en décidément autrement et voir dans la banque en ligne d’Orange un fort potentiel de développement. Les noms de Boursorama et Axa Banque circulent déjà, mais Axa semble tenir la corde selon certains spécialistes.

Impact des taux longs bas sur les fonds en euros

Quel sera l’impact d’une phase durable de taux longs bas pour les fonds en euros des compagnies d’assurance vie ?

Impact des taux longs bas sur les fonds en eurosGrâce à une baisse continue des taux longs depuis le début des années 1980, les fonds en euros ont assuré aux épargnants une liquidité constante, un garantie quotidienne du capital, une sûreté fiduciaire et des rendements. Les fonds en euros ont d’ailleurs été un excellent amortisseur de la crise financière de 2007. Mais la phase durable actuelle de taux longs bas pèse désormais sur l’épargnant et semble avoir mis un terme à l’âge d’or des fonds en euros.

Sauf en cas d’entrée en déflation, l’accroissement du pouvoir d’achat d’un capital sur la longue durée est désormais conditionné à une prise de risque explicite. Son défaut est même devenu synonyme d’une perte certaine. Ainsi, le rendement des fonds en euros, minoré du jeu de l’inflation et des prélèvements sociaux et fiscaux, s’avère symbolique, voire négatif.

La détention durable de fonds en euros ne devra être envisagée que pour certains épargnants:

  • Les épargnants aux horizons de placements courts.
  • Les épargnants dans l’impossibilité de prendre des risques pour des raisons objectives.
  • Les épargnants aux anticipations négatives pour les marchés financiers.

Or, le ratio actuel entre les fonds en euros commercialisés et les fonds en unité de compte ne correspond pas encore à cet énoncé, laissant ainsi la place à une forte marge de progrès.

Le niveau des taux longs appelle à la mise en place d’une nouvelle pédagogie pour les épargnants:

  • Prise de risque explicite
  • Acceptation d’une illiquidité de ses capitaux
  • Espérance de rendement annuel minoré
  • Volatilité des actifs très accrue

Dans ce contexte, les banques privées devront participer à la prise de conscience par leurs clients que toute valorisation d’un capital, même à taux réduit, est désormais synonyme de prise de risque. Un constat évident pour les actions ou le private equity, mais encore ignoré pour les fonds en euros ou même l’immobilier.

Avec des taux longs bas durables, chaque épargnant doit appréhender pleinement les risques inhérents aux actifs détenus au sein de son patrimoine ( risques de liquidités, de taux, d’inflation, de volatilité accrue…) pour tenter de se rapprocher d’un optimum patrimonial. Les banques privées vont ainsi développer des offres de gestion financière par « budget de risques », selon un profil établit à la signature du mandat.

L’ intégration ESG en France

Le principe de l’intégration ESG est la prise en compte des critères ESG ( environnementaux, sociaux ou de gouvernance) dans la gestion classique.

L' intégration ESG en FranceL’intégration ESG consiste également à mettre de l’analyse ESG à disposition des équipes de gestion. Elle concerne principalement des encours importants. Mais qu’en est-il de l’intégration ESG en France ?

L’intégration ESG en France prend des formes très diverses et plus ou moins contraignantes. Selon Novethic, la diffusion de l’analyse ESG à toutes les équipes de gestion devient la norme et concernerait 2900 milliards d’euros sous gestion.

Les pratiques considérées comme les plus exigeantes ( processus ESG contraignants et intégration des critères dans la valorisation) représentent un encours de 356 milliards d’euros. Un chiffre à comparer aux 223 milliards d’euros de l’investissement socialement responsable ( ISR) et aux 3,8 milliards d’euros des investissements verts ( fonds thématiques environnementaux, green bonds ou obligations vertes, financement d’infrastructures vertes). 1952 milliards d’euros ont été exclus du fait que leurs émetteurs violaient des conventions internationales ou ne respectaient pas les recommandations du Global Compact. 583 milliards d’euros ont été soumis à une exclusion sectorielle par le gérant ( amiante, tabac, armement…).

Conséquences de la loi de transition énergétique pour les établissements financiers

La loi de transition énergétique a été adoptée en 2ème lecture à l’Assemblée nationale le 26 mai 2015. Quelles conséquences pour les établissements financiers ?

Conséquences de la loi de transition énergétique pour les établissements financiersAvec la loi de transition énergétique, trois exigences vont s’imposer aux établissements financiers. Voici les 3 exigences imposées par la loi de transition énergétique aux institutions financières.

Tout d’abord, une analyse des risques financiers liés au changement climatique et des mesures prises pour les réduire devra être intégrée au rapport au président du conseil d’administration de l’établissement financier.

Ensuite, le rapport de gestion devra expliquer comment la société prend en compte les conséquences environnementales et sociales de son activité et de l’usage des bien et services qu’elle produit. Par ailleurs, les gestionnaires d’actifs devront expliquer comment ils intègrent les critères ESG dans leur politique d’investissement. Les investisseurs devront apprécier et quantifier l’empreinte environnementale de leur portefeuille sous gestion.

Enfin, la loi de transition énergétique prévoit que le gouvernement remette au Parlement un rapport sur la mise en oeuvre d’un scénario de stress tests réguliers représentatifs des risques associés au changement climatique et qui devraient concerner les établissements financiers.

 

Vers un développement des obligations vertes ?

Le marché des obligations vertes va-t-il continuer à se développer ?

Vers un développement des obligations vertes ?D’après Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, le marché des obligations vertes va continuer son développement, notamment en Chine où le marché obligataire est en pleine expansion. La Place de Paris a pris une position leader sur le marché des obligations vertes, avec plus de 10 milliards d’encours début 2015, et le lancement de plusieurs émissions, comme celle d’Engie, ou des collectivités locales, comme la région Ile-de-France. Mirova, la filiale investissement responsable de Natixis AM, vient quant à elle de créer un fonds d’obligations vertes dédié.

La rentabilité des investissements et la prise en considération des facteurs de risque, et non de simples motifs généreux et altruistes, portent aujourd’hui cette dynamique forte et pérenne vers un développement des obligations vertes et d’une finance durable.

La finance française est bien positionnée sur la question de la transition énergétique et accélère désormais sa démarche, tout comme la finance britannique ou même la finance chinoise. Une véritable dynamique se met aujourd’hui en place. Les grandes entreprises et les investisseurs prennent désormais conscience de l’importance de la question de la transition énergétique, et de la nécessite de réorientation vers une finance durable, alors que la COP 21 débutera à Paris le 30 novembre prochain.

 

Les engagements des assurances et des banques vers une finance durable

Lors du Climate Finance Day, la conférence internationale organisée à Paris en mai dernier, de nouveaux engagements en matière de transition énergétique ont été pris par les banques et par les assurances.

Les engagements des assurances et des banques après le Climate Finance DayLe Climate Finance Day a permis à de nombreux acteurs des secteurs de la banque et de l’assurance de s’engager de manière significative sur le dossier de la transition énergétique et de la finance durable.

Les grands fonds de pension ainsi que les gérants d’actifs investissent de plus en plus dans des secteurs ayant pris en compte la réduction de leur empreinte carbone. C’est notamment le cas du fonds de pension norvégien, qui a annoncé cet été qu’il se retirait des secteurs industriels, comme les compagnies minières ou les entreprises d’énergie qui tirent plus de 30% de leur CA du charbon.

Chez Axa, on envisage désormais pour tous les fonds une nouvelle stratégie visant au retrait des entreprises les plus exposées aux activités liées au charbon. Axa envisage également pour tous ses portefeuilles « fonds généraux » l’introduction de critères ESG ( environnement, social et gouvernance). La compagnie d’assurance prévoit également plus de 3 milliards d’euros d’investissement verts d’ici à 2020. Les assureurs sont aujourd’hui engagés dans l’analyse des risques pour les entreprises exposées à des empreintes carbones élevées.

Les grandes banques françaises ont également profité du Climate Finance Day pour orienter leurs investissements en fonction de critères ESG. C’est notamment le cas de Crédit Agricole et Natexis, qui se sont engagés à mettre fin au financement des mines de charbon. Société Générale et BNP Paribas analysent quant à eux les impacts de leurs portefeuilles d’engagements sur l’environnement.

Un premier pas des assurances et des banques vers des investissements verts et une finance durable, en attendant les prochaines annonces qui seront faites lors de la COP 21 à Paris.

Ouverture de la banque Orange en 2016 ?

Orange prévoit d’ouvrir une banque en France dès début 2016.

Ouverture de la banque Orange en 2016 ?Stéphane Richard, patron d’Orange, a annoncé le 24 juillet dernier l’ouverture d’une banque Orange en France en 2016. A l’heure actuelle, peu d’éléments ont fuité suite à cette annonce. Stéphane Richard a toutefois évoqué une banque 100% digitale, même s’il a également mis en avant les 1000 points de vente Orange en France. D’après son patron, la future banque Orange sera « 100% innovante » mais se fera en partenariat avec un acteur du secteur.

Pour développer sa banque digitale, Orange pourra s’appuyer sur sa clientèle acquise via le mobile. Mais l’opérateur téléphonique devra réussir à inciter ses clients à ouvrir des comptes en ligne en proposant des services innovants. Lesquels ? Si la gratuité des services pourrait être un argument commercial, il ne sera pas suffisant. En Pologne, Orange propose déjà des services bancaires en partenariat avec mBank, une banque en ligne, et l’opérateur pourrait bien s’appuyer sur ce modèle pour lancer sa banque en ligne en France.

 

Obtenir un crédit avec Facebook ?

Dans un avenir proche, les banques pourraient bien s’appuyer sur les profils Facebook des emprunteurs pour décider d’accorder ou non un crédit.

Obtenir un crédit avec Facebook ?Facebook vient en effet de déposer un brevet de savoir précisément comment chaque membre est connecté à son réseau d’amis. Avec cette nouvelle technologie, Facebook vise notamment les banques, qui pourront ainsi étudier précisément les profils des emprunteurs avant de leur accorder un crédit. Cet outil permettra ainsi aux banques de connaître la fiabilité de l’emprunteur.

De nombreuses start-up se sont déjà attaquées au « scoring social » depuis plusieurs années. Lenddo avait notamment testé sa solution d’analyse crédit sur la base de l’activité des emprunteurs sur les réseaux des marchés philippin, colombien et mexicain. Cette solution permet de récupérer d’importantes informations sur les jeunes emprunteurs, qui n’ont pas encore d’historique de crédit, et qui ont parfait du mal à obtenir un prêt de manière traditionnelle. Lenddo a déjà commencé sa commercialisation auprès des banques.

Autre outil de ce type, Alipay, lancée par Alibaba, fonctionne sur la base d’un algorithme qui déduit un score de crédit via les données d’achats en ligne. De son côté, l’allemand Kreditech étudie 20 000 critères pour évaluer plus de 2 millions d’emprunteurs dans 9 pays ( Pologne, Espagne, Australie, etc…). Ces critères incluent des données récoltées sur les réseaux sociaux ou encore sur les sites de e-commerce.

Si jusqu’à maintenant ces solutions ciblent essentiellement des emprunteurs mal bancarisés, l’arrivée de Facebook sur le créneau du scoring social pourrait bien changer la donne.

 

Révision de la réglementation EMIR

La réglementation EMIR, qui instaure l’obligation de compensation pour une partie des produits dérivés de gré à gré ( dérivés OTC), va être révisée alors qu’elle vient tout juste d’être appliquée. Vers EMIR 2 ?

Révision de la réglementation EMIRLe règlement EMIR décrète l’obligation de compensation pour certains dérivés OTC ( swaps de taux d’intérêt fixe contre variable, swaps de base, contrats à terme de taux et swaps indexés sur le taux à un jour). Et alors que son application est entrée en vigueur le 6 août dernier, la réglementation EMIR va déjà être révisée, sur recommandation de l’ ESMA.

L’ ESMA a en effet proposé de mieux cibler les contreparties non financières pouvant entraîner un risque systémique. L’ ESMA propose également de préciser les règles visant à limiter la procyclicité des appels de marges des chambres de compensation (CCP), de clarifier les notions de ségrégation et de portabilité des comptes entre membres compensateurs d’une CCP et de s’équiper de mécanismes de levée de l’obligation de compensation dans certaines conditions de marché.

L’ESMA souhaite ainsi devenir un acteur incontournable du processus décisionnel et suggère donc d’ introduire des critères relatifs à la gestion du risque de ces CCP. Elle souhaite aussi qu’il soit possible de suspendre cette équivalence une fois accordée.

Mais les révisions de la réglementation EMIR ne devraient pas s’arrêter là. Le reporting des transactions sur dérivés auprès des référentiels centraux devrait notamment être étudié, en attendant le vote d’une réglementation EMIR 2, déjà dans les tuyaux.